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Sénégal : La confiance des marchés s’effrite, les eurobonds plongent dans le rouge.

En Afrique, les obligations souveraines surfent généralement sur une vague de reprise. Mais le Sénégal fait figure d’exception : ses eurobonds, libellés en dollars, affichent une perte inquiétante de 1,8 % en septembre, selon l’agence Bloomberg. Un signal d’alerte pour un pays dont les finances publiques sont scrutées à la loupe après la révélation d’une dette bien plus lourde que prévu.


Quand les investisseurs sanctionnent

Alors que l’ensemble des obligations africaines gagne en moyenne +1,9 % ce mois-ci, les titres sénégalais vont à contre-courant. Cette contre-performance n’est pas le fruit du hasard : les investisseurs, échaudés par les incertitudes sur la dette publique, adoptent une posture de prudence.

En juillet, le rendement des eurobonds sénégalais à échéance 2033 avait grimpé à plus de 14 %, avant de retomber sous les 12 % en août. Un signe clair : le marché doute, hésite, puis sanctionne.


Le choc de la dette cachée

Tout bascule après la révélation d’un audit commandé par le nouveau gouvernement. L’enquête a mis au jour une sous-déclaration de près de 7 milliards de dollars, qui propulse le ratio dette/PIB du Sénégal à environ 119 %.

Une découverte qui a semé le trouble jusque dans les institutions internationales. Le FMI, partenaire clé de Dakar, a suspendu une partie de son soutien, préférant attendre des clarifications. Résultat : l’argent devient plus difficile — et plus cher — à lever sur les marchés.


Les conséquences pour l’économie

  • Hausse du coût du financement : plus les investisseurs perçoivent de risque, plus ils exigent des taux élevés.
  • Moindre attractivité : les capitaux étrangers se détournent vers d’autres pays africains plus stables.
  • Pression accrue : le service de la dette pèse davantage sur les finances publiques.

Un enjeu de confiance

La dette, dit-on, n’est pas un mal en soi. Mais elle devient un poison quand la transparence n’est plus au rendez-vous. Pour le Sénégal, la bataille qui s’ouvre est donc d’abord politique et institutionnelle : il s’agit de restaurer la confiance, convaincre le FMI, et rassurer les investisseurs.

Car si les marchés ont une mémoire courte, ils n’oublient jamais une chose : les chiffres ne mentent pas.

La Rédaction

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