Skip links

Marchés émergents : Près de 800 milliards USD d’obligations durables émises en 2025, un record sous haute vigilance.

Les marchés émergents confirment leur montée en puissance sur la scène financière mondiale. D’après les dernières données de la Société financière internationale (IFC), les pays en développement ont émis près de 800 milliards de dollars d’obligations durables en 2025. Une dynamique qui illustre à la fois l’appétit croissant pour la finance verte et les défis persistants de transparence et de soutenabilité.


Un bond spectaculaire de la finance durable

Selon le rapport publié fin octobre 2025 par l’IFC, les pays membres du Sustainable Banking and Finance Network (SBFN) ont émis environ 790,5 milliards USD d’obligations dites « durables » — regroupant les titres verts, sociaux, de durabilité et liés à la durabilité.
C’est un niveau historique qui propulse les marchés émergents au cœur de la transition écologique mondiale.

Cette performance intervient dans un contexte où la finance durable devient un levier incontournable de développement. Des institutions comme la Banque africaine de développement, Amundi, ou encore l’OCDE soulignent que la multiplication des cadres réglementaires nationaux – 145 nouveaux adoptés en 2025 – facilite désormais la mobilisation de capitaux pour des projets d’énergie propre, d’infrastructures vertes et de résilience climatique.


Des chiffres impressionnants, mais à manier avec prudence

Si les 800 milliards USD évoqués traduisent une avancée majeure, les analystes tempèrent toutefois l’enthousiasme. Le rapport d’Amundi (2024) rappelle que le montant cumulé des émissions durables depuis 2018 atteint un total similaire, mais pas nécessairement pour la seule année 2025.
De son côté, le site KnowESG note que les émissions globales d’obligations durables ont reculé au premier semestre 2025, n’atteignant que 480 milliards USD, avant un rebond observé au second semestre.

Autrement dit, si la tendance reste positive, le marché demeure sensible aux taux d’intérêt élevés et à la prudence des investisseurs face aux risques géopolitiques et climatiques.


L’Afrique et l’Asie, locomotives silencieuses

L’Afrique subsaharienne et l’Asie émergente figurent parmi les zones les plus dynamiques de cette révolution financière.
Le Nigeria, le Kenya, l’Afrique du Sud, l’Indonésie et les Philippines ont multiplié les émissions d’obligations vertes pour financer la transition énergétique et la gestion durable des ressources.
À Dakar, Abidjan ou Accra, les régulateurs locaux affinent leurs cadres de finance durable afin d’attirer davantage d’investisseurs institutionnels internationaux.

Cette montée en puissance traduit une maturité nouvelle : les pays émergents ne sont plus simplement des bénéficiaires de capitaux verts, mais bien des acteurs émetteurs structurés, capables de se financer selon les normes ESG mondiales.


Vers une décennie de la dette responsable ?

À l’horizon 2030, les projections de la Banque mondiale et du FMI estiment que les émissions d’obligations durables pourraient doubler dans les marchés émergents, pour atteindre 1 500 milliards USD annuels si les conditions de marché restent favorables.
Mais pour que cette trajectoire reste crédible, il faudra garantir la traçabilité des fonds et lutter contre le « greenwashing », de plus en plus pointé du doigt par les agences de notation comme S&P Global Ratings.


“Le vert attire, mais l’exigence doit suivre”

Les marchés émergents séduisent, les capitaux affluent, et les ambitions vertes s’affichent. Mais l’enjeu n’est plus seulement d’émettre : il s’agit désormais de prouver que chaque dollar levé sert réellement la planète et les populations.
La finance durable a trouvé son souffle — à elle de ne pas perdre son âme.

La Rédaction

Accueil
Recherche
Top
Découvrir
Drag