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Mali : Une levée réussie de 26,6 milliards FCFA sur le marché régional UMOA-Titres.

Le Mali continue de séduire les investisseurs régionaux. Le 12 novembre 2025, le Trésor public a levé près de 26,6 milliards FCFA sur le marché de l’Union monétaire ouest-africaine (UMOA-Titres), dépassant légèrement son objectif initial de 25 milliards FCFA. Une opération jugée réussie dans un contexte économique toujours exigeant, mais qui révèle aussi certaines réticences des investisseurs à s’engager sur le long terme.


Des bons et obligations qui trouvent preneurs

L’émission simultanée de titres portait sur plusieurs maturités : des bons du Trésor (BAT) à 364 jours, ainsi que des obligations du Trésor (OAT) à 3, 5 et 7 ans.
Les résultats montrent une nette préférence pour les instruments à court et moyen terme :

  • BAT 364 jours : 17,6 milliards FCFA retenus sur 17,8 milliards soumissionnés,
  • OAT 3 ans : 6 milliards FCFA retenus,
  • OAT 5 ans : 3 milliards FCFA retenus,
  • OAT 7 ans : aucune soumission enregistrée.

Cette absence d’intérêt pour la maturité la plus longue illustre une certaine prudence du marché face à la conjoncture régionale et aux incertitudes macroéconomiques.


Des rendements en hausse pour attirer les investisseurs

Les taux proposés par le Trésor malien sont restés compétitifs, mais légèrement supérieurs à ceux observés plus tôt dans l’année.
Le rendement moyen pondéré s’est établi à 7,64 % pour les BAT, 8,87 % pour les OAT à 3 ans et 7,59 % pour les OAT à 5 ans.
Ces taux témoignent de la volonté de l’État d’offrir une prime de risque raisonnable, afin de continuer à mobiliser l’épargne régionale sans alourdir excessivement le coût de la dette publique.


Un signal de confiance envers le Trésor malien

Malgré les défis internes — contraintes sécuritaires, pression budgétaire, dépendance à l’aide extérieure —, le Mali parvient à maintenir la confiance des investisseurs régionaux.
La souscription globale supérieure à 107 % est un indicateur fort : le pays reste crédible sur les marchés de capitaux de l’UEMOA.
L’opération s’inscrit dans une stratégie de financement interne croissant, qui vise à limiter la dépendance aux bailleurs internationaux tout en stimulant les marchés régionaux.


Le long terme, un horizon encore à construire

Le refus des investisseurs de se positionner sur la maturité de sept ans rappelle toutefois que la stabilité politique et économique demeure un facteur déterminant. La gestion prudente de la dette publique, couplée à une amélioration de la transparence budgétaire, pourrait progressivement restaurer la confiance sur les échéances longues.


En dépassant son objectif, Bamako envoie un message clair : le Mali n’est pas isolé financièrement. Mais pour transformer cette confiance de court terme en ancrage durable, il faudra que la discipline budgétaire reste de mise. Le succès du 12 novembre ne doit pas masquer le vrai défi à venir : séduire sur le long terme.


La Rédaction

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