La Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM) a entamé la semaine sur les chapeaux de roue, portée par une envolée spectaculaire d’Orange CI et de quelques grandes capitalisations financières.

À la clôture, les trois principaux indices affichent une progression synchronisée :

• le BRVM Composite bondit de 2,38 % pour s’établir à 354,14 points ;
• le BRVM 30 avance de 2,62 % à 169,89 points ;
• le BRVM Prestige s’envole de 3,79 % pour atteindre 146,35 points.

Une performance d’ensemble qui tranche avec la prudence observée ces derniers jours et qui illustre le poids déterminant d’un noyau restreint de grandes valeurs dans la dynamique du marché.

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Orange CI, locomotive d’une séance tonitruante

Au cœur de cette séance euphorique, Orange CI s’impose comme la véritable star. Le titre enregistre une hausse de 6,86 %, portant son cours à 15 655 FCFA.

Cette progression se traduit par un gain colossal de 151,41 milliards FCFA en capitalisation boursière, l’un des plus importants mouvements observés sur une seule séance récente. Rien d’étonnant, dès lors, à ce que l’ensemble du marché soit entraîné dans son sillage, tant la valeur pèse dans la composition des indices.

Avec cet élan, Orange CI confirme son statut de locomotive du marché :

• elle renforce son rôle dans la structuration des indices pondérés,
• elle rappelle aussi combien la BRVM reste dépendante de quelques grandes capitalisations pour imprimer une tendance forte à la cote.

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Le secteur bancaire embraye : Ecobank CI et Oragroup en vedette

La séance a également été marquée par un rebond appuyé du secteur bancaire. Ecobank CI atteint son plafond de variation de +7,50 %, pour clôturer à 16 770 FCFA. Un mouvement qui sonne comme une respiration bienvenue après des phases de volatilité et de prises de bénéfices.

Dans le même registre, Oragroup Togo progresse de 5,91 % à 2 600 FCFA, confirmant l’appétit des investisseurs pour certains dossiers bancaires jugés encore attractifs en valorisation.

Ce tandem bancaire, combiné à la poussée d’Orange CI, donne le ton :

• les grandes compagnies télécoms et financières ont dominé le sentiment de marché ;
• elles concentrent l’essentiel de la hausse observée sur les indices,
• au détriment d’une progression plus homogène sur le reste de la cote.

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Derrière l’euphorie, des poches de fragilité bien visibles

L’autre visage de cette séance, c’est celui d’un marché profondément sélectif. Si les scores des indices peuvent laisser croire à une vague haussière généralisée, la réalité des cours montre un tableau plus contrasté.

Plusieurs titres ont essuyé des corrections marquées :

• Air Liquide CI recule de 6,99 % à 665 FCFA ;
• SICOR abandonne 6,87 % à 3 390 FCFA ;
• ETIT (Ecobank Transnational Incorporated) cède 4,35 % à 22 FCFA.

Ces reculs témoignent de :

• prises de bénéfices ciblées sur des valeurs plus fragiles ou récemment montées,
• une sélectivité accrue des investisseurs,
• un marché où l’argent se concentre sur quelques dossiers phares, laissant d’autres segments en retrait.

Autrement dit, la journée a récompensé les poids lourds bien identifiés, tout en sanctionnant des valeurs moins liquides ou plus spéculatives.

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Une hausse impressionnante… sur des volumes pourtant limités

Fait notable : cette forte appréciation des indices s’est produite dans un contexte d’activité modérée.

Le volume global de la séance est estimé à 622,93 millions FCFA, un niveau relativement faible au regard de l’ampleur des variations.

Dans ce cadre, Sonatel reste le titre le plus échangé, avec 103,86 millions FCFA de transactions, soit 16,97 % du volume total. Le groupe sénégalais confirme ainsi son rôle central dans la liquidité du marché et dans l’orientation des flux des investisseurs institutionnels et individuels.

Cette configuration – grande hausse des indices, volumes contenus, concentration des échanges sur quelques valeurs majeures – suggère :

• un mouvement porté avant tout par des repositionnements ciblés,
• plutôt qu’un afflux massif de nouveaux capitaux.

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Un marché dopé par un noyau dur, mais toujours sous tension

Au final, cette séance renvoie l’image d’une BRVM dopée par un petit groupe de champions, sans pour autant effacer les fragilités structurelles du marché :

• forte dépendance à quelques valeurs télécoms et bancaires,
• disparités persistantes entre grandes capitalisions et valeurs secondaires,
• volatilité marquée sur les titres moins liquides.

L’envolée d’Orange CI et d’Ecobank CI offre un bol d’air tonique au marché régional et rappelle son potentiel de rebond lorsqu’un flux acheteur ciblé se déclenche.

Mais derrière ce sursaut, une réalité demeure :

Tant que la liquidité restera concentrée sur un nombre limité de valeurs, chaque mouvement sur ces locomotives continuera de donner à la BRVM des allures de marché capable de rugir… même quand une bonne partie de la cote marche encore au ralenti.

La Rédaction