BRVM – Loterie Nationale du Bénin : Un jackpot qui s’effrite de 81 % au 3ᵉ trimestre 2025.
L’entreprise publique en quête d’un nouveau souffle face à la déferlante du numérique !
La chance n’a pas souri à la Loterie Nationale du Bénin (LNB) cette année. Cotée à la BRVM sous le symbole LNBB, la société publique a vu son bénéfice net chuter de 81 % au troisième trimestre 2025, comparé à la même période de l’année précédente. Un recul spectaculaire qui soulève des questions sur la capacité de l’entreprise à s’adapter à une nouvelle ère : celle du jeu digital et de la concurrence sans frontières.
Un troisième trimestre morose pour la LNB
Selon les données compilées auprès de la BRVM et de sources financières régionales, la LNB, longtemps considérée comme une valeur stable, affiche un net ralentissement de sa performance.
Après un premier semestre déjà marqué par une baisse de 88 % du bénéfice net, à 841 millions FCFA seulement, le troisième trimestre confirme la tendance : l’entreprise semble perdre pied dans un marché en pleine mutation.
Cette chute libre contraste avec les exercices précédents, où la LNB affichait des bénéfices solides, soutenus par un réseau physique étendu et une clientèle fidèle. Mais en 2025, les dés semblent pipés contre elle.
Pourquoi une telle dégringolade ?
Plusieurs facteurs, internes comme externes, expliquent cette descente aux enfers.
1. Une concurrence numérique féroce
La LNB subit de plein fouet la montée en puissance des plateformes de jeux et de paris en ligne, souvent étrangères ou informelles. Ces acteurs séduisent les jeunes par leur accessibilité via smartphone, leurs interfaces modernes et leurs promotions agressives.
Résultat : les recettes issues des jeux traditionnels chutent, grignotées par cette concurrence 2.0.
2. Un retard dans la transition digitale
La direction de la LNB reconnaît elle-même un retard technologique. Son modèle repose encore largement sur les points de vente physiques et les agents de terrain, alors que le marché s’est déplacé vers le numérique.
Ce décalage a entraîné une perte de clientèle, notamment parmi les 18–35 ans, génération connectée qui préfère jouer depuis son téléphone.
3. Des charges lourdes et une rentabilité sous pression
Le maintien du réseau physique pèse sur les finances : loyers, personnels, commissions, logistique… Autant de charges fixes que la baisse du chiffre d’affaires rend de plus en plus difficiles à absorber.
Conséquence : les marges fondent et la rentabilité s’effondre, malgré une politique de maîtrise des coûts engagée depuis fin 2024.
La riposte : miser sur le digital
Consciente du danger, la LNB a décidé de changer de cap. L’entreprise prépare le lancement d’une plateforme de jeux en ligne intégrant loterie et paris sportifs, afin de reconquérir une clientèle partie vers la concurrence.
Ce projet, prévu pour fin 2025, vise à moderniser l’image de la société et à la repositionner comme un acteur majeur du divertissement numérique en Afrique de l’Ouest.
En parallèle, la direction a annoncé un plan d’optimisation interne pour réduire les coûts et renforcer la transparence. Objectif : restaurer la confiance des investisseurs et redresser les résultats dès 2026.
Un signal d’alerte pour les actionnaires
Pour les investisseurs de la BRVM, la claque est rude. L’action LNBB, habituellement stable, pourrait subir les contrecoups de cette contre-performance.
La capacité de distribution de dividendes s’annonce réduite pour 2025, alors même que la LNB reste une entreprise publique stratégique, contribuant au budget de l’État béninois et au financement de projets sociaux.
Les analystes, eux, gardent une lueur d’espoir : si la transition numérique est bien menée, la LNB pourrait non seulement se redresser, mais aussi devenir un modèle de transformation dans le secteur des jeux africains.
Les dés ne sont pas encore jetés
La Loterie Nationale du Bénin traverse sans doute sa période la plus difficile depuis une décennie.
Mais dans l’univers du jeu, tout est affaire de pari. Et le sien est clair : miser sur le digital pour retrouver le jackpot.
La question n’est plus de savoir si la LNB doit se transformer, mais à quelle vitesse elle saura le faire. Car dans un monde où l’écran remplace le guichet, seule la réinvention permet encore de tirer le bon numéro.
La Rédaction
