
BRVM : Dividendes en chute libre, indices en panne sèche.
La Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM) a connu une séance chahutée, marquée par des détachements de dividendes. Un mécanisme technique, mais qui provoque toujours des secousses visibles : lorsque les dividendes sont distribués, la valeur de l’action se réduit automatiquement du montant versé. Résultat : des baisses parfois spectaculaires, sans pour autant refléter une perte de confiance dans l’entreprise.
Sonatel, le poids lourd qui plombe tout
Le cas le plus emblématique est celui de Sonatel, mastodonte du marché régional. Sa seule baisse a entraîné une perte de capitalisation de près de 39,5 milliards de FCFA. Un coup dur qui a suffi à tirer l’ensemble du marché vers le bas.
Les trois indices phares en témoignent :
- BRVM Composite : –0,14 % à 324,71 points
- BRVM 30 : –0,25 % à 160,64 points
- BRVM Prestige : –0,09 % à 137,03 points
Les plus fortes chutes de la séance
Outre Sonatel, d’autres titres ont été lourdement sanctionnés par ce mécanisme :
- Filtisac CI : –41,89 %, à 2 185 FCFA
- Tractafric Motors CI : –13,22 %, à 2 495 FCFA
- Bernabé CI : –7,46 %, à 1 550 FCFA
Ces reculs ne traduisent pas une crise de confiance, mais un ajustement mécanique lié aux dividendes détachés.
Quelques gagnants malgré la tempête
Le rouge n’a pas dominé partout. Certaines valeurs ont au contraire attiré les investisseurs :
- Setao : +5,42 % à 1 070 FCFA
- Unilever CI : +5,26 % à 20 000 FCFA
- BOA Burkina Faso : +4,85 % à 4 000 FCFA
Une preuve que le marché reste sélectif : quand certains titres corrigent, d’autres deviennent des opportunités.
SAPH, star des transactions
La palme de l’animation est revenue au titre SAPH, qui a concentré 87,8 millions d’unités échangées, soit 11,7 % du volume total du marché évalué à 751,24 millions de FCFA. Ce niveau d’activité illustre à quel point quelques valeurs phares peuvent concentrer l’attention des investisseurs.
Un marché fragile, mais pas malade
La séance du jour rappelle une évidence : à la BRVM, le poids des mastodontes est déterminant. Une seule valeur comme Sonatel peut suffire à infléchir la tendance générale. Mais il ne faut pas confondre correction technique et signal de crise : les ajustements ex-dividendes sont une mécanique normale des marchés financiers.
À la BRVM, un dividende détaché peut faire l’effet d’une bombe… mais ce n’est qu’un bruit de couloir financier. Le vrai test reste la capacité des entreprises à créer de la valeur sur le long terme. Les investisseurs avisés le savent : les soubresauts du court terme ne sont qu’un passage obligé dans la vie d’un marché en construction.
La Rédaction