
BOA Burkina Faso : Un premier semestre sous tension malgré des bénéfices solides.
Le secteur bancaire burkinabè continue de montrer sa résilience, mais les nuages s’amoncellent à l’horizon. Bank of Africa Burkina Faso (BOA-BF), l’une des principales filiales du groupe panafricain BOA, a publié ses résultats au titre du premier semestre 2025. Si la banque reste bénéficiaire, elle doit composer avec un contexte plus difficile, marqué par une pression accrue sur le coût du risque.
Un bénéfice de plus de 8 milliards FCFA
Selon le rapport financier semestriel, BOA Burkina Faso a dégagé un bénéfice net de 8,2 milliards FCFA à fin juin 2025. Un résultat qui témoigne de la solidité du modèle de la banque dans un environnement économique national et régional toujours contraint par les défis sécuritaires et inflationnistes.
Ce résultat confirme la place de BOA-BF parmi les locomotives du secteur bancaire burkinabè, aux côtés de Coris Bank International et Ecobank Burkina.
Un contexte économique et sécuritaire pesant
Mais derrière ces chiffres positifs se cache une réalité plus nuancée. Le ralentissement de certains secteurs de l’économie, conjugué à une hausse de la sinistralité des portefeuilles de crédits, exerce une pression croissante sur la rentabilité.
Le coût du risque, c’est-à-dire les provisions constituées par la banque pour se protéger contre d’éventuels défauts de paiement, pèse de plus en plus lourd dans les comptes. Bien qu’il n’ait pas encore « explosé » selon les rapports officiels, les analystes notent une tendance haussière qui pourrait freiner la performance dans les prochains trimestres.
Des marges d’intermédiation solides mais vulnérables
La banque continue de tirer l’essentiel de ses revenus de l’activité classique d’intermédiation (collecte de dépôts et octroi de crédits). Toutefois, dans un contexte de taux d’intérêt en évolution et d’incertitude économique, cette source de revenus reste fragile.
De plus, la concurrence croissante, notamment des banques locales très agressives et des institutions de microfinance, oblige BOA-BF à diversifier ses services pour conserver sa part de marché.
Quel avenir pour BOA Burkina Faso ?
Si le premier semestre 2025 confirme la solidité de la banque, l’évolution de son résultat net montre que la croissance n’est pas sans limites. L’enjeu principal reste la maîtrise du coût du risque.
À moyen terme, le défi sera double : préserver la rentabilité tout en soutenant l’économie burkinabè, notamment les PME, dans un contexte où les besoins de financement restent immenses.
Une équation délicate, mais décisive pour que BOA-BF continue de jouer son rôle de pilier financier dans un pays en pleine recomposition économique.
En clair, BOA Burkina Faso garde le cap, mais avance en eaux troubles. Sa performance semestrielle montre qu’elle sait naviguer dans la tempête, mais les prochains mois diront si elle saura éviter que le coût du risque ne devienne… un naufrage annoncé.
La Rédaction