Un nouveau chapitre s’ouvre pour la BAD
Le 29 mai 2025, la Banque africaine de développement (BAD) a élu un nouveau président : Sidi Ould Tah, originaire de Mauritanie. Il succède au Nigérian Akinwumi Adesina, qui a dirigé la Banque pendant dix ans.

Une victoire nette
Lors de l’élection à Abidjan, Sidi Ould Tah a obtenu plus de 76 % des voix au troisième tour, battant largement ses concurrents :

• Samuel Maimbo (Zambie) – 20 %
• Amadou Hott (Sénégal) – 3 %

Un choix symbolique et stratégique
Sidi Ould Tah a été choisi pour son expérience de plus de 30 ans dans l’économie, la finance publique et la coopération internationale. Il dirigeait depuis 2015 la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (BADEA), qu’il a modernisée.

Il est reconnu comme un homme de dialogue, réformateur et capable de rassembler les pays africains autour d’une vision commune.

Ses priorités pour la BAD
Le nouveau président veut recentrer la BAD sur les besoins concrets des populations africaines. Il s’est engagé à :

• Soutenir l’industrialisation du continent,
• Investir dans les infrastructures,
• Développer l’agriculture,
• Favoriser l’autonomisation des femmes et des jeunes.

Sa stratégie repose sur trois grands axes :

1. Une BAD plus proche des États africains,
2. Une BAD plus rapide et efficace dans la mise en œuvre de ses projets,
3. Une BAD plus souveraine, en mobilisant davantage de ressources africaines.

Un défenseur de la coopération Sud-Sud
Sidi Ould Tah est aussi un acteur clé du rapprochement entre les pays arabes et africains, prônant des partenariats équilibrés et respectueux des souverainetés nationales.

Un mandat décisif
Avec un portefeuille de 318 milliards de dollars et des opérations dans plus de 50 pays, la BAD reste un pilier du développement africain. Mais elle doit s’adapter aux défis climatiques, financiers et sociaux de la prochaine décennie.

Sidi Ould Tah devra donc concilier efficacité et proximité, tout en maintenant la stabilité de la Banque.

Y.Berthé