L’histoire inspirante de Korotoum Sanogo !
L’industrie financière a longtemps été un sanctuaire masculin, un domaine où les femmes ont dû surmonter des barrières culturelles et institutionnelles pour se faire une place. Au cœur de cette transformation, Korotoum Sanogo, l’une des premières femmes à évoluer dans le marché financier, incarne l’audace et la détermination. Son parcours, jalonné de défis et de réussites, offre un éclairage précieux sur la manière dont elle a su naviguer dans un univers souvent fermé aux femmes.
Directrice générale adjointe de la SGO_MALI FINANCES, la seule société de gestion d’OPCVM (Organisme de Placement Collective en Valeur Mobilière) du Mali, Kouroutom se dit fier de son parcours professionnel et ambitionne même de travailler dans une institution financière à l’échelle internationale, un objectif qui selon elle, se fera pas sans effort.
Né ici à Bamako, âgée de 33 ans, mariée et mère de deux petites filles, l’hôte du jour commence ses études primaires à l’école du Progrès de Bamako, où elle obtient en 2008 le baccalauréat avec la mention bien, ce qui lui vaut ainsi une bourse d’étude de la part du gouvernement pour la Tunisie. Après une licence en commerce international, elle déniche une autre bourse pour un master en ingénierie financière, toujours en Tunisie mais dans une autre ville.
De retour au pays en 2013, elle complète son cursus scolaire avec un doctorat professionnel en ligne sur la coopération internationale. La même année, Me. Sanogo décroche un stage de deux mois à la SGI_MALI, à l’issue duquel elle a été engagée par ladite société qui venait d’ouvrir une autre entité de leur société, elle passe donc directement de simple stagiaire à la SGI_MALI, à la seule employé de la nouvelle entité de la SGI qui est là SGO MALI_FINANCES. Teint marron, habillée en veste rouge et pantalon noir, la jeune dame s’exprime sur son immersion dans le monde de la finance, car elle n’était pas prédisposer à en faire. Elle se rappelle à l’époque sourire aux lèvres, comme tout les jeunes de son âge, elle était fan de cinéma et elle fut fortement influencer par un film américain «Le loup de Wall street», «Ça a été pour moi un coup de foudre pour le métier du marché financier et dès lors, j’ai insisté auprès de l’université pour changer de filière, malgré que les gens me disaient que je n’allais pas pouvoir le faire, mais par la grâce de Dieu j’y suis arrivée et très bien même, car je suis également sortie majeure de promotion», affirme t’elle. Aujourd’hui la jeune DG se dit fier de son humble parcours, car reprendre la SGI tout en étant une jeune diplômée sans expérience dans le domaine, et l’amener là où elle est maintenant, reste une immense satisfaction d’un point de vue personnel que professionnel, «Quand je commençais à la SGO, il n’y avait pas grand chose, plusieurs fois je me suis demandée si j’allais y arriver, mais avec courage et résilience nous y parvenons petit à petit, même si on a pas complétement la tête hors de l’eau», s’exprime t’elle. Korotoum est optimiste quant à l’avenir du secteur financier au Mali, selon elle, l’erreur à éviter serait de ne pas continuer à informer les gens sur les opportunités à saisir sur la bourse ou le marché financier en général. Selon elle, aujourd’hui, l’Amérique l’Asie et même certains pays africains sont à un niveau ou même de simples ménages, cotisent assez facilement sur le marché, donc «Imaginer si, le Mali arrive à se hisser à ce niveau, les gens pourront épargner tout en se faisant plus de revenus, avec possibilité de constituer également des compléments de retraite, surtout sachant que toute la population n’en a pas droit. Je pense que ça sera une vraie révolution quand les maliens vont commencer à mieux connaître le produit» affirme la DG.
Passionnée de lecture et de musique, Me Sanogo est l’une des premières femmes à être active sur le marché financier. Elle invite les jeunes à bien se former et de ne pas juste rêver au mariage, car aujourd’hui, force est de constater qu’il y a eu une évolution positive vue qu’on voit des femmes DG dans les banques ainsi que dans les grandes institutions financières, tel que l’antenne national de la BRVM du Mali.
Y.Berthé
