
UMOA : Les avoirs extérieurs nets franchissent la barre des 8 300 milliards FCFA à fin juin.
Les pays de l’Union monétaire ouest-africaine (UMOA) ont vu leurs avoirs extérieurs nets dépasser les 8 300 milliards FCFA à fin juin 2025, selon des données relayées par SikaFinance et basées sur les publications de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO). Ce niveau marque un bond significatif par rapport aux années précédentes, traduisant une amélioration de la position extérieure globale de l’Union.
Les avoirs extérieurs nets correspondent à la différence entre les créances détenues par la zone UMOA sur l’étranger (notamment les réserves de change) et ses engagements vis-à-vis de celui-ci. En clair, il s’agit du « coussin » financier qui mesure la capacité des pays de l’Union à honorer leurs obligations extérieures et à soutenir la stabilité monétaire.
Les moteurs de cette hausse
Plusieurs facteurs expliquent cette embellie :
- Les flux de capitaux entrants : l’UMOA a bénéficié de financements extérieurs accrus, notamment à travers les marchés obligataires régionaux et internationaux.
- La bonne tenue de certaines exportations : l’or, le cacao et le coton ont contribué à renforcer les recettes extérieures, malgré la volatilité des prix mondiaux.
- La prudence budgétaire de certains États, qui ont limité leurs importations de biens d’équipement, réduisant ainsi la pression sur les réserves.
Cette dynamique est d’autant plus importante qu’elle intervient dans un contexte mondial marqué par l’instabilité géopolitique, l’inflation importée et la hausse des taux d’intérêt.
Une performance à relativiser
Si le cap des 8 300 milliards FCFA est salué comme un signal de solidité, des analystes appellent à la prudence. Le chiffre provient de données relayées par la presse spécialisée et reste à confirmer par un bulletin statistique officiel de la BCEAO. En outre, une partie de ces avoirs pourrait être affectée à des engagements futurs, ce qui relativise la marge de manœuvre immédiate.
Quels enjeux pour l’UMOA ?
Disposer d’avoirs extérieurs élevés offre plusieurs avantages :
- Renforcer la confiance dans le franc CFA, garantissant la stabilité de la monnaie commune.
- Sécuriser les importations stratégiques comme le carburant, les denrées alimentaires et les intrants agricoles.
- Accroître la résilience face aux chocs externes, qu’il s’agisse de crises financières ou de flambées de prix.
Mais cette situation pose aussi un défi : comment transformer cette solidité financière en investissements productifs capables de stimuler durablement la croissance et l’emploi dans la région ?
En d’autres termes, l’UMOA s’offre un précieux matelas de sécurité au moment où l’Afrique de l’Ouest fait face à de multiples incertitudes. Reste désormais à savoir si ce trésor sera utilisé comme un simple gilet de sauvetage, ou comme un véritable levier pour propulser les économies vers l’avenir.
La Rédaction