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UEMOA : Une croissance de 6,6 % annoncée au 4ᵉ trimestre 2025, portée par la demande intérieure.

L’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) devrait terminer l’année 2025 sur une note dynamique. Selon les dernières projections de la BCEAO, relayées par la presse spécialisée, le PIB réel de l’Union progresserait de 6,6 % au quatrième trimestre, après deux trimestres déjà élevés à 6,5 %. Une performance qui confirme la résilience de la région dans un contexte international toujours incertain.


D’après la Note de conjoncture économique de la BCEAO publiée en septembre 2025, la croissance de l’UEMOA était projetée à 6,5 % au deuxième et au troisième trimestre 2025, portée par le dynamisme de la demande intérieure et la bonne tenue de plusieurs secteurs clés.

Dans la continuité de cette trajectoire, la croissance devrait légèrement se renforcer pour atteindre 6,6 % au quatrième trimestre 2025. L’Union s’apprête ainsi à « clôturer l’année sur une trajectoire résolument positive », en s’affirmant parmi les zones les plus dynamiques du continent.

Cette progression s’inscrit dans un contexte où, selon la Commission de l’UEMOA et plusieurs analyses relayées par des médias régionaux, la croissance annuelle de l’Union est projetée autour de 6,7 % en 2025, soit un niveau supérieur aux 6,3 % estimés en 2024.


Une croissance tirée avant tout par la demande intérieure

La BCEAO souligne que cette dynamique repose d’abord sur la vigueur de la demande intérieure. Selon la note de conjoncture et les analyses qui la commentent, plusieurs moteurs sont identifiés :

  • Consommation des ménages :
    • reprise progressive du pouvoir d’achat,
    • amélioration de la situation agricole dans plusieurs pays,
    • recul de l’inflation après le pic observé sur la période 2022–2023.
  • Investissement privé :
    • maintien de projets industriels et de services,
    • développement de l’immobilier et du BTP,
    • montée en puissance des secteurs télécoms, finance digitale et logistique.
  • Dépenses publiques d’investissement :
    • poursuite de programmes d’infrastructures (routes, énergie, logistique),
    • projets structurants autour des hydrocarbures et des mines dans certains États membres.

Selon la BCEAO, la combinaison de ces facteurs soutient une croissance « robuste et largement tirée par la demande intérieure », malgré un environnement extérieur marqué par un commerce mondial atone et une montée des incertitudes géopolitiques.


Tertiaire en tête, mais primaire et secondaire bien orientés

Toujours selon la note de conjoncture, la croissance projetée au quatrième trimestre 2025 dans l’UEMOA présente une structure sectorielle équilibrée :

  • le secteur tertiaire (commerce, transports, services financiers, télécommunications, hôtellerie-restauration, services non marchands) resterait le premier contributeur, avec environ 3,4 points de contribution à la croissance,
  • les secteurs primaire et secondaire apporteraient chacun 1,6 point, traduisant une dynamique conjointe de l’agriculture, de l’élevage, de la pêche, ainsi que des industries manufacturières et extractives.

La bonne campagne agricole 2024–2025, mise en avant par plusieurs rapports régionaux, soutient le revenu des ménages ruraux et limite les tensions sur les prix alimentaires. De leur côté, les industries manufacturières bénéficient d’une demande régionale plus ferme et d’un environnement monétaire jugé relativement accommodant par rapport aux chocs précédents.


Une inflation contenue, facteur clé de soutien à la croissance

L’autre élément déterminant de ce scénario de croissance reste l’inflation en recul.

Selon la BCEAO et la Commission de l’UEMOA, le taux d’inflation moyen dans l’Union devrait se situer nettement en dessous du seuil communautaire de 3 % en 2025, après une année 2024 déjà marquée par un reflux des tensions inflationnistes.

Les autorités monétaires attribuent cette détente à :

  • une bonne disponibilité en céréales grâce à la campagne agricole 2024–2025,
  • la baisse des coûts de certaines denrées importées,
  • et la normalisation progressive des chaînes logistiques.

Cette inflation modérée constitue un soutien essentiel à la demande intérieure, car elle préserve mieux le pouvoir d’achat des ménages et permet aux entreprises de planifier leurs investissements dans un environnement de prix plus prévisible.


Des fondamentaux encourageants, mais des vulnérabilités persistantes

Derrière la performance de 6,6 % projetée au quatrième trimestre 2025, les institutions régionales restent toutefois prudentes.

La Commission de l’UEMOA, citée par plusieurs médias, rappelle que la trajectoire de croissance de 6,7 % en 2025 demeure conditionnée à plusieurs facteurs de risque :

  • la situation sécuritaire, notamment dans les pays du Sahel, qui pèse sur l’activité et les finances publiques ;
  • les aléas climatiques, susceptibles d’affecter l’agriculture et donc l’inflation ;
  • la volatilité des prix des matières premières, en particulier l’or, le pétrole et le gaz, qui jouent un rôle croissant dans les exportations de certains États ;
  • la nécessité de maîtriser les déficits budgétaires après plusieurs années de tensions liées à la pandémie, aux chocs sécuritaires et aux subventions énergétiques.

Par ailleurs, la question de la dette publique reste au cœur des débats, plusieurs pays de la zone étant engagés dans des stratégies de consolidation budgétaire pour contenir leurs ratios d’endettement, sans casser la dynamique de croissance.


Avec une croissance projetée à 6,6 % au quatrième trimestre 2025, l’UEMOA envoie le signal d’une région qui avance, malgré les chocs et les incertitudes. Reste à transformer cette performance conjoncturelle en trajectoire durable, capable de réduire la pauvreté, d’absorber le choc démographique et de financer, sur ressources internes, une part croissante de son développement. Car au-delà du chiffre trimestriel, c’est la capacité de l’Union à faire de cette croissance une opportunité partagée qui fera la différence.

La Rédaction

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