
UEMOA : L’industrie bondit de 12 % en juin, un souffle nouveau pour la croissance régionale.
L’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) a signé un mois de juin 2025 spectaculaire : la production industrielle a progressé de 12 % en glissement annuel, doublant presque la performance du mois précédent (+6,3 %). Une poussée qui confirme la vigueur retrouvée d’un secteur longtemps considéré comme le maillon faible des économies ouest-africaines.
Les secteurs moteurs
Cette performance n’est pas homogène : deux piliers portent la dynamique.
- Les industries extractives : elles expliquent plus de la moitié de la hausse (+8,5 points). La bonne tenue de l’extraction d’hydrocarbures (+5,1 %) compense largement le léger recul des minerais métalliques (-2,3 %).
- Les industries manufacturières : elles apportent +2,7 points grâce à l’agroalimentaire (+2 %) et au raffinage pétrolier / cokéfaction (+0,5 %).
À cela s’ajoutent des contributions plus modestes mais non négligeables : production d’électricité et de gaz (+0,5 point) et services d’eau et assainissement (+0,1 point).
Un rebond qui s’explique
Plusieurs raisons se cachent derrière cette envolée :
- Investissements récents dans l’énergie et la logistique, qui fluidifient les chaînes de production.
- Prix internationaux favorables pour les hydrocarbures et certains produits transformés.
- Demande régionale croissante, avec des marchés intérieurs qui consomment davantage.
- Effet de base statistique, après une année 2024 marquée par des ralentissements.
Des défis persistants
Ce boom ne doit pas masquer les obstacles structurels :
- L’énergie reste chère et peu fiable, freinant la compétitivité.
- Les coûts de transport et logistiques continuent de peser lourd.
- L’accès au financement long terme reste limité pour les industriels.
- La dépendance sectorielle à quelques branches (hydrocarbures, agroalimentaire) rend la croissance fragile.
Quelle perspective pour l’UEMOA ?
Si cette trajectoire se maintient, l’impact pourrait être décisif :
- Une contribution plus forte de l’industrie au PIB régional.
- Des recettes fiscales accrues pour les États.
- Une balance commerciale améliorée, si davantage de produits transformés sont exportés.
- De nouveaux emplois industriels qui soutiennent les classes moyennes.
Mais la clé réside dans la capacité de la région à diversifier ses branches industrielles et à s’affranchir de la dépendance aux matières premières.
Les chiffres de juin offrent une bouffée d’oxygène et un signal d’espoir : l’industrie ouest-africaine peut croître à grande vitesse. Mais il reste à savoir si ce sprint conjoncturel se transformera en marathon structurel. Autrement dit : l’UEMOA a enclenché le turbo, mais pourra-t-elle tenir la course ?
La Rédaction