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UEMOA : La BCEAO joue la carte de la stabilité et maintient son taux directeur à 3,25 %.

Dans une région encore secouée par les incertitudes économiques internationales, la BCEAO a choisi le calme plutôt que l’aventure. Lors de sa réunion du 3 décembre 2025, le Comité de politique monétaire a maintenu son taux directeur à 3,25 %, confirmant une stratégie de prudence assumée. Pour l’UEMOA comme pour le Mali, ce geste n’est pas anodin : il envoie un signal de continuité, de maîtrise et, surtout, de confiance contrôlée.


Une économie régionale qui avance, mais pas en terrain parfaitement dégagé

Si la BCEAO ne touche pas à ses taux, ce n’est pas par immobilisme. C’est parce que la machine économique de l’UEMOA tourne — correctement — mais sur une route où subsistent quelques nids-de-poule.

Les indicateurs régionaux restent au vert :

  • une croissance robuste, alimentée par la consommation des ménages ;
  • des investissements publics soutenus, notamment dans les infrastructures ;
  • une bonne campagne agricole pour plusieurs pays ;
  • un secteur des services dynamique, soutenu par l’extractif et le manufacturier.

En clair, l’Union avance. Mais elle avance prudemment, consciente que les aléas internationaux et les fragilités internes peuvent, à tout moment, revoir la partition.


Pourquoi maintenir le taux directeur ?

La réponse de la BCEAO se tient en deux mots : stabilité monétaire.

1. Une inflation maîtrisée

Après les turbulences post-crise mondiale, l’inflation dans l’UEMOA se calme. Cette détente limite le besoin de resserrer la politique monétaire.

2. Un contexte externe toujours incertain

Tensions géopolitiques, fluctuations des prix internationaux, volatilité des marchés… Le risque n’a pas disparu. Maintenir les taux permet d’éviter des secousses supplémentaires.

3. Un soutien nécessaire au crédit

Avec un taux directeur stable, les banques peuvent continuer d’accéder au financement à un coût raisonnable. Résultat attendu :

  • plus de crédits aux ménages,
  • plus de crédits aux entreprises,
  • un souffle pour l’investissement privé.

En somme : la BCEAO garde le volant ferme, sans coup de frein brutal.


Conséquences concrètes pour les États — et pour le Mali en particulier

Pour l’ensemble de l’UEMOA

Le maintien du taux directeur est un message clair : le cadre monétaire reste lisible et prévisible. De quoi rassurer investisseurs, gouvernements et marchés financiers.

Pour le Mali

Dans une économie fragilisée par la crise énergétique et les tensions logistiques, cette stabilité monétaire tombe à point nommé.

  • Les entreprises, déjà étouffées par les coûts liés au carburant, trouvent un appui dans un environnement de crédit non pénalisé.
  • Les ménages peuvent espérer des taux d’intérêt stables, un élément important à l’heure où le pouvoir d’achat est sous pression.
  • L’État, confronté à des besoins de financement, évite un resserrement qui aurait renchéri le coût du crédit.

Le Mali a besoin d’un cadre clair pour espérer relancer ses moteurs économiques. La BCEAO lui offre au moins cela.


Une prudence assumée, et une carte maîtresse : la confiance

En décidant de maintenir le taux directeur, la BCEAO joue un rôle subtil : soutenir la croissance sans enflammer les prix, offrir un cap monétaire constant sans prétendre que tout va bien.

Cette stratégie peut paraître conservatrice, mais elle répond à une logique simple :
Dans l’incertitude, le pire choix serait la volatilité.


Il n’y a pas de miracle monétaire, seulement des équilibres. Et en gardien d’un espace économique de plus de 140 millions d’habitants, la BCEAO vient de rappeler que, parfois, gouverner consiste surtout à ne pas secouer la barque. Reste à voir maintenant si les États de l’Union — Mali en tête — transformeront cette stabilité en véritable croissance.

La Rédaction

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