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UEMOA : Des réformes financières qui vont impacter directement votre portefeuille.

La zone UEMOA entre dans une phase de transformation profonde de son cadre financier et réglementaire. Entre nouvelles obligations déclaratives, resserrement du crédit et pressions sur les marchés de titres publics, les réformes en cours affectent autant les investisseurs que les particuliers.


Un crédit bancaire plus rare et plus cher

Les banques de l’UEMOA font face à une rareté de liquidités, conséquence des nouvelles exigences prudentielles et du coût élevé du refinancement auprès de la BCEAO. Résultat : les crédits aux entreprises et aux ménages pourraient se raréfier, avec des taux d’intérêt plus élevés. Cette tendance pourrait peser sur les projets d’investissement et l’accès des PME au financement.


Des marchés de titres sous tension

Les émissions obligataires des États de l’UEMOA connaissent une évolution contrastée :

  • Les pays les mieux notés comme la Côte d’Ivoire parviennent à emprunter à environ 7,5 % sur trois ans.
  • D’autres, comme le Niger ou le Burkina Faso, doivent offrir des rendements à deux chiffres pour attirer les investisseurs.

Cette fragmentation des courbes de taux traduit une prime de risque accrue pour certains États et une vigilance renforcée des investisseurs régionaux.


Les placements à 5 ans plébiscités

Selon plusieurs analyses financières, la maturité de 5 ans devient la référence pour les placements obligataires. Elle offre un compromis entre sécurité et rendement, avec des performances comprises entre 9 et 11 % par an, selon le profil des émetteurs.


Un encadrement plus strict des flux financiers

Depuis la fin 2024, la BCEAO et le Conseil des ministres de l’UEMOA ont instauré un nouveau règlement sur les relations financières extérieures, suivi de 11 instructions complémentaires publiées en 2025.

Ces mesures imposent :

  • Déclaration obligatoire sous 30 jours des investissements, prêts ou garanties à l’étranger ;
  • Domiciliation bancaire locale des opérations transfrontalières ;
  • Encadrement renforcé des comptes en devises et des opérations de change manuel.

L’objectif est double : stabiliser les réserves de change et lutter contre les sorties irrégulières de capitaux, mais les formalités se complexifient pour les entreprises et investisseurs.


Pression budgétaire et dette en hausse

Les dernières analyses du FMI et de la BCEAO montrent une augmentation de la dette publique dans la région, notamment pour le Sénégal et le Mali, qui dépendent davantage des marchés régionaux pour financer leurs budgets.

Pour les épargnants et investisseurs, cela signifie :

  • Rendements plus attractifs, mais avec un risque pays à surveiller ;
  • Coût d’emprunt plus élevé, pouvant freiner la dynamique économique si la dette devient trop lourde.

Un tournant pour les portefeuilles de la région

Ces réformes marquent une volonté d’assainissement et de transparence, mais imposent davantage de rigueur aux investisseurs :

  • Priorité aux titres de maturité moyenne ;
  • Anticipation des formalités administratives pour tout flux international ;
  • Suivi accru du risque pays et de la solvabilité des États.

Pour les particuliers comme pour les entreprises, l’année 2025 s’annonce comme celle de l’adaptation à un nouvel environnement financier régional.

La Rédaction

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