Ils étaient encore marginaux il y a quelques années, mais aujourd’hui, les stablecoins s’imposent comme l’une des innovations les plus marquantes de la finance mondiale. Adossés à des devises stables comme le dollar ou à des actifs sûrs comme les obligations d’État, ces jetons numériques attirent autant d’enthousiasme que de scepticisme. Leur montée en puissance pourrait redessiner les règles du jeu monétaire international.

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Une promesse d’efficacité et d’inclusion

Le principe est simple : permettre des paiements instantanés, disponibles 24h/24 et à faible coût, au-delà des frontières. Dans les pays frappés par l’inflation, les stablecoins indexés sur le dollar sont déjà utilisés comme refuge financier par les ménages et les entreprises.
Avec près de 260 milliards USD en circulation, ils représentent une part grandissante de l’écosystème des crypto-actifs.

Les grandes institutions financières s’y intéressent de plus en plus. Les États-Unis, en particulier, travaillent sur un cadre réglementaire qui pourrait accélérer leur adoption.

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Des risques qui inquiètent les régulateurs

Derrière cette apparente stabilité se cachent plusieurs menaces :

• Souveraineté monétaire fragilisée : une dollarisation accrue peut réduire la capacité des banques centrales à piloter leurs économies.
• Instabilité structurelle : les régulateurs, dont la Banque des règlements internationaux (BRI), rappellent que la solidité de ces actifs dépend fortement de la confiance. En cas de panique, le système pourrait vaciller.
• Concurrence pour les banques : les dépôts pourraient se détourner des institutions traditionnelles, compliquant le financement de l’économie.
• Criminalité financière : leur utilisation dans le blanchiment d’argent et le financement illicite reste un problème majeur.

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Un paysage financier en recomposition

Les stablecoins ne sont qu’un élément d’un bouleversement plus vaste.

• Les fintechs et les géants du numérique s’imposent face aux banques.
• L’intelligence artificielle et le big data accélèrent l’octroi de crédit.
• Des pays comme l’Inde démontrent qu’il est possible de bâtir des systèmes publics performants, avec leur interface UPI qui traite plus de 19 milliards de transactions mensuelles.

Face à cette recomposition, les États cherchent l’équilibre : réguler sans freiner l’innovation, encourager les usages positifs tout en protégeant la stabilité financière.

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Les stablecoins apparaissent comme l’avant-garde d’une finance plus rapide et plus accessible. Mais si leur potentiel est immense, leur dérive pourrait l’être tout autant. La question reste ouverte : seront-ils les bâtisseurs d’une finance inclusive, ou les fossoyeurs des équilibres monétaires mondiaux ?

La Rédaction