
Sidi Ould Tah prend les rênes de la BAD : Une nouvelle ère pour le développement africain.
Le 1er septembre 2025, la Banque Africaine de Développement (BAD) a tourné une page importante de son histoire. À Abidjan, son siège, l’institution panafricaine a officiellement accueilli son nouveau président, le Mauritanien Sidi Ould Tah, élu quelques mois plus tôt avec un score inédit.
Une élection historique
Le 29 mai 2025, Sidi Ould Tah a été élu dès le troisième tour avec 76,18 % des voix et 72,37 % des suffrages régionaux. Jamais un président de la BAD n’avait obtenu un tel plébiscite. Cette victoire marque la confiance que les pays africains, mais aussi les actionnaires non régionaux, placent en lui.
Il succède au Nigérian Akinwumi Adesina, qui aura laissé l’image d’un bâtisseur : sous sa présidence, le capital de la BAD est passé de 93 à 350 milliards de dollars, un saut historique.
Un parcours marqué par la rigueur
Âgé de 61 ans, Sidi Ould Tah n’est pas un nouveau venu dans le monde du financement du développement. Économiste formé en France, il a dirigé la Banque Arabe pour le Développement Économique en Afrique (BADEA) de 2015 à 2025.
Son passage à la BADEA reste une référence :
- transformation institutionnelle de la banque,
- obtention d’une notation AAA,
- quadruplement du bilan,
- multiplication par douze des approbations annuelles de projets.
Ces réussites expliquent en grande partie la confiance placée en lui pour piloter une institution aussi stratégique que la BAD.
Une investiture solennelle à Abidjan
La cérémonie d’investiture s’est tenue au siège de la BAD, en présence de nombreuses personnalités : le président ivoirien Alassane Ouattara, l’ancien président Akinwumi Adesina, ainsi que des ministres et gouverneurs africains.
Le président du Conseil des gouverneurs, Ludovic Ngatsé, a dirigé la prestation de serment. Dans son discours, Ould Tah a promis de diriger la banque « avec loyauté, discrétion et conscience ».
Des défis à relever
La tâche qui l’attend est immense. La BAD doit répondre à plusieurs urgences :
- un déficit de financement estimé à plus de 400 milliards de dollars par an,
- les effets du changement climatique,
- la montée de la dette publique en Afrique,
- et la nécessité d’investir massivement dans les infrastructures et l’industrialisation.
À cela s’ajoutent les incertitudes géopolitiques, comme la baisse de certains financements internationaux.
Une vision en quatre priorités
Dans son programme, le nouveau président a défini quatre « points cardinaux » :
- Mobiliser l’épargne africaine pour financer le développement,
- Renforcer la souveraineté financière du continent,
- Transformer la démographie en dividende économique,
- Investir dans des infrastructures durables et résilientes.
Un cap ambitieux, mais essentiel pour faire de la BAD un véritable moteur de la transformation africaine.
Une nouvelle page pour la BAD
Avec son expérience et son réseau, Sidi Ould Tah entame son mandat avec une crédibilité reconnue. Mais sa réussite dépendra de sa capacité à concilier les attentes de 54 pays africains et celles des actionnaires extérieurs.
À Abidjan, ce 1er septembre, c’est bien plus qu’une cérémonie protocolaire qui s’est jouée. C’est une promesse : celle de rendre la BAD encore plus proche des réalités africaines.
La Rédaction