Sénégal : L’électricité devient un peu moins chère pour les ménages modestes.
À compter du 1er janvier 2026, les ménages sénégalais à faible consommation électrique verront leurs factures s’alléger. Le gouvernement a officialisé une baisse de 10 % du tarif de la tranche sociale de l’électricité, une mesure sociale ciblée qui concerne des millions de foyers et de petits professionnels, dans un contexte de tensions persistantes sur le pouvoir d’achat.
Cette décision, validée par la Commission de régulation du secteur de l’énergie (CRSE), marque l’un des ajustements tarifaires les plus significatifs de ces dernières années pour les petits consommateurs.
Une baisse concentrée sur la tranche sociale
La réduction tarifaire concerne exclusivement la première tranche de consommation domestique, comprise entre 0 et 150 kilowattheures (kWh) par mois. Cette tranche correspond à l’essentiel des usages électriques des ménages modestes.
Dans les faits, le prix du kilowattheure passe d’environ 91 FCFA à 82 FCFA, soit une baisse effective de 10 %. La mesure s’applique aussi bien aux clients en pré-paiement (Woyofal) qu’à ceux disposant d’un compteur post-payé, garantissant une application uniforme sur l’ensemble du parc domestique.
Une décision réglementaire encadrée
La nouvelle grille tarifaire a été formalisée par la décision n°2025-140 de la CRSE, adoptée le 26 décembre 2025, après concertation avec les autorités publiques et la Société nationale d’électricité du Sénégal (Senelec).
Selon le régulateur, cette baisse respecte les mécanismes de régulation financière du secteur et n’affecte pas l’équilibre économique de la filière électrique. Autrement dit, l’effort consenti en faveur des ménages modestes s’inscrit dans un cadre jugé soutenable pour l’opérateur public.
Plus de 2,6 millions de clients concernés
Cette mesure sociale bénéficie à plus de 2,6 millions de consommateurs, soit la majorité des abonnés domestiques du pays. Elle cible principalement :
- les ménages à revenus modestes,
- les petits commerçants et artisans,
- les foyers utilisant le système de paiement anticipé Woyofal, largement répandu au Sénégal.
Pour ces catégories, la facture d’électricité représente souvent une charge fixe sensible dans le budget mensuel. Toute variation, même modérée, a donc un impact direct sur le quotidien.
Des tarifs inchangés pour les gros consommateurs
La réforme ne modifie en revanche aucune autre tranche tarifaire. Les niveaux de consommation supérieurs restent facturés aux tarifs en vigueur :
- 151 à 250 kWh : 136,49 FCFA/kWh
- au-delà de 250 kWh : 159,36 FCFA/kWh
Ces tranches concernent principalement les ménages à consommation élevée et certaines activités professionnelles plus énergivores, qui ne sont pas ciblées par cette politique sociale.
Un signal politique sur le pouvoir d’achat
À travers cette baisse ciblée, les autorités affichent une volonté claire : protéger les consommateurs les plus vulnérables, sans déséquilibrer le secteur énergétique. Dans un contexte marqué par l’inflation, la hausse du coût des produits essentiels et la pression sur les revenus, l’électricité devient un levier social autant qu’économique.
Si la réforme reste limitée à la première tranche, elle n’envoie pas moins un signal fort sur l’orientation des politiques publiques en matière d’énergie et de justice sociale.
Dans un pays où l’électricité conditionne autant le confort domestique que l’activité économique de proximité, la baisse de 10 % du tarif social n’est pas qu’un ajustement technique. C’est une respiration budgétaire pour des millions de foyers, un choix assumé en faveur des plus modestes, et un rappel que, parfois, une politique énergétique bien ciblée peut éclairer bien plus que des ampoules.
La Rédaction


