
Recettes publiques au Burkina Faso : Une progression timide au premier trimestre 2025.
Le Burkina Faso a mobilisé 675 milliards FCFA de recettes publiques à fin mars 2025, selon les données du Tableau des opérations financières de l’État (TOFE). Un chiffre qui marque une hausse marginale de 0,5 % par rapport aux 671,4 milliards FCFA enregistrés à la même période en 2024. Une évolution jugée timide au regard des défis économiques et sécuritaires du pays.
Les recettes fiscales en légère progression
Les recettes fiscales constituent l’élément moteur de cette mobilisation. Elles ont atteint 604,9 milliards FCFA, soit une hausse de 38,6 milliards FCFA par rapport à 2024.
Cette progression est surtout attribuable à :
- l’impôt sur les biens et services,
- les taxes sur le commerce extérieur,
- et les impôts sur les sociétés, qui ont affiché une tendance positive.
Ces performances témoignent d’un effort continu pour améliorer la collecte fiscale dans un contexte de forte pression budgétaire.
Dons en baisse et fragilité des autres recettes
Si les impôts progressent, d’autres sources de financement reculent.
- Les recettes non fiscales enregistrent une baisse de 27,1 milliards FCFA.
- Les dons extérieurs, quant à eux, chutent de près de 8 milliards, s’établissant à seulement 33,8 milliards FCFA au premier trimestre 2025.
Cette baisse traduit la réduction progressive de l’appui extérieur, un signal qui interpelle sur la dépendance du pays vis-à-vis des financements internationaux.
Des dépenses publiques en léger repli
Côté dépenses, l’État burkinabè a engagé 818,1 milliards FCFA à fin mars 2025, contre 834 milliards FCFA un an plus tôt, soit une baisse de 1,9 %.
Cette réduction provient principalement du recul des transactions sur les actifs non financiers, autrement dit des investissements. En revanche, les dépenses courantes (salaires, fonctionnement des services publics, etc.) Continuent de croître, confirmant la difficulté structurelle à contenir les charges de l’administration.
Un équilibre budgétaire encore fragile
Avec des recettes fiscales en hausse mais des dons en baisse, l’équation budgétaire reste délicate. Le pays doit composer avec :
- une base fiscale encore étroite,
- une dépendance persistante aux financements extérieurs,
- et des besoins croissants liés à la sécurité et au social.
Le premier trimestre 2025 confirme une réalité : malgré les efforts de mobilisation fiscale, le Burkina Faso reste à la croisée des chemins. Pour renforcer sa souveraineté financière, le pays devra élargir sa base de recettes internes et repenser ses priorités budgétaires. Car dans un contexte où les dons extérieurs se raréfient, chaque franc collecté devient un outil stratégique pour bâtir la résilience économique et sociale du pays.
La Rédaction