
Niamey accueille une réunion stratégique pour concrétiser la Banque Confédérale de l’AES.
Du 21 au 25 juillet 2025, les ministres et experts des finances du Mali, du Niger et du Burkina Faso sont réunis à Niamey dans le cadre du Comité ministériel “Développement” de la Confédération des États du Sahel (AES). Au cœur de cette rencontre : la mise en œuvre de la Banque Confédérale pour l’Investissement et le Développement (BCID-AES), future institution financière majeure du bloc.
Un pas décisif vers l’autonomie financière de l’AES
Cette réunion s’inscrit dans la continuité des précédents travaux menés à Ouagadougou en février et à Bamako en mai 2025. Elle marque une volonté politique claire des trois pays de construire des institutions régionales fortes, après leur retrait officiel de la CEDEAO et leur basculement vers un modèle confédéral en juillet 2024.
Le principal objectif de cette session est d’accélérer le processus de création de la BCID-AES, qui constituera un levier central pour financer les projets structurants de la région (infrastructures, énergie, agriculture, industrie).
Des documents structurants en validation
Pendant trois jours, les experts ont planché sur l’élaboration et la validation :
- des statuts officiels de la future banque ;
- de son règlement intérieur et de sa gouvernance ;
- de son système d’information et de contrôle ;
- ainsi que d’un plan stratégique 2026–2030.
Les 24 et 25 juillet, ces documents seront soumis à l’examen et à l’approbation des ministres de tutelle, afin de lancer la phase de mise en œuvre dès cette année.
La BCID-AES, un instrument au service du développement
Cette banque est née d’une décision des chefs d’État lors du sommet de juillet 2024 à Niamey. Son rôle sera d’assurer une mobilisation autonome des ressources pour le financement du développement, en remplacement partiel des mécanismes de financement traditionnellement dominés par les institutions sous-régionales comme la BOAD.
Elle devra aussi renforcer la solidarité économique entre les membres de l’AES, dans une perspective de souveraineté financière et de gestion locale des priorités.
Des enjeux de taille pour la crédibilité de la Confédération
La réussite de ce projet est perçue comme un test majeur pour la nouvelle confédération sahélienne. Il s’agit de prouver que l’AES n’est pas seulement une alliance politique et sécuritaire, mais aussi une alternative viable de développement économique régional.
De nombreux défis restent à relever, notamment :
- la mise en place rapide et efficace des structures de la banque ;
- la confiance des partenaires financiers internationaux ;
- la gouvernance et la transparence du futur établissement.
La rencontre de Niamey pourrait bien poser les premières pierres d’une autonomie économique durable pour les pays de l’AES. Si la BCID-AES devient opérationnelle d’ici fin 2025, ce sera le signal d’une transformation concrète du projet confédéral sahélien.
La Rédaction