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Matières premières : Un trop-plein de pétrole pourrait faire plonger les prix à un creux inédit en 2026.

Selon la Banque mondiale, l’excès d’offre sur le marché mondial de l’énergie risque d’entraîner les prix des matières premières à leur plus bas niveau depuis six ans. Une perspective qui fait frémir les pays producteurs, mais sourire les importateurs.


Un marché saturé par une offre débordante

L’année 2026 s’annonce mouvementée sur le marché mondial des matières premières. D’après le dernier rapport Commodity Markets Outlook publié par la Banque mondiale fin octobre 2025, l’offre pétrolière mondiale excèdera largement la demande, entraînant une baisse des prix du brut jusqu’à 60 dollars le baril, contre environ 68 dollars en 2025.

Cet excédent — estimé à près de 4 millions de barils par jour selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE) — trouve son origine dans la montée en puissance simultanée de plusieurs grands producteurs : les États-Unis, les pays du golfe, mais aussi la Russie, qui cherche à compenser les pertes liées aux sanctions. Résultat : une véritable « inondation » de pétrole sur les marchés mondiaux.

« Le risque est réel de voir les prix atteindre leur plus bas niveau depuis six ans, » avertit la Banque mondiale, tout en précisant que ces prévisions restent conditionnées à l’évolution géopolitique et à la croissance mondiale.


Un effet domino sur les économies africaines

Pour l’Afrique, ce scénario à double tranchant suscite des émotions contrastées.

D’un côté, les pays exportateurs de pétrole – Nigeria, Angola, Gabon, Congo ou encore Ghana – voient se profiler une période de manque à gagner. Moins de recettes d’exportation, des devises plus rares et des budgets sous pression. L’impact pourrait être sévère sur des économies déjà fragilisées par la baisse des investissements étrangers.

De l’autre, les pays importateurs, comme le Sénégal, le Mali ou la Côte d’Ivoire, pourraient souffler un peu. Des prix de l’énergie plus bas, c’est du carburant moins cher, moins de tension sur les prix des denrées, et un peu d’air pour les finances publiques.

Mais l’équilibre reste délicat : une forte baisse des prix du pétrole entraîne souvent une contraction des investissements dans le secteur énergétique, ce qui peut retarder les projets d’infrastructures et de transition énergétique sur le continent.


Des opportunités à saisir malgré tout

La Banque mondiale note aussi que la baisse des prix ne touche pas toutes les matières premières de manière uniforme. Les produits agricoles et certains métaux devraient connaître une stabilisation, voire une légère hausse, tirée par la demande asiatique.

Pour les pays africains, la leçon est claire : diversifier les économies pour ne plus dépendre exclusivement du pétrole et des matières premières exportées à l’état brut.
Dans cette optique, les appels à la transformation locale se multiplient : raffinage, industrie agroalimentaire, métallurgie… autant de leviers qui pourraient amortir le choc d’une nouvelle chute des cours mondiaux.


Et maintenant ?

Si les prévisions se confirment, 2026 pourrait marquer le retour à un cycle baissier comparable à celui de 2019. Mais contrairement à l’époque, la demande mondiale reste soutenue par les besoins énergétiques de la Chine et de l’Inde.
En clair, le marché est sous tension, mais pas en chute libre. L’équilibre dépendra surtout de la discipline de production au sein de l’OPEP et des stratégies énergétiques des grandes puissances.

Dans ce contexte, les pays africains ont une carte à jouer : anticiper, s’adapter et bâtir une économie moins vulnérable aux soubresauts du baril.


Entre surproduction et stratégie d’adaptation, le pétrole africain se retrouve à la croisée des chemins. Si 2026 s’annonce comme une année de turbulence, elle pourrait aussi être celle où le continent, contraint par le marché, accélère enfin sa transformation structurelle.

La Rédaction

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