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Mali : Une levée de fonds limitée à 21,720 milliards FCFA qui interroge la confiance des investisseurs.

Bamako peine à convaincre le marché régional UMOA‑Titres, révélant des défis croissants pour le financement de ses besoins budgétaires.

Le Trésor public malien n’a réussi à mobiliser que 21,720 milliards FCFA lors de sa dernière émission de titres publics sur le marché de l’UMOA‑Titres, bien en‑deçà de ses objectifs initiaux, qui était de 30 milliards de FCFA.
Cette opération visait à renforcer la trésorerie de l’État et à soutenir ses projets d’investissements prioritaires. Si le montant précis ciblé n’a pas été communiqué, les autorités espéraient lever une enveloppe bien supérieure pour soulager les tensions budgétaires.

En comparaison, lors de l’émission du 9 juillet 2025, le Mali avait réussi à lever 44 milliards FCFA avec un taux de couverture de 153 %, démontrant alors une certaine confiance des investisseurs. Cette contre‑performance marque donc un tournant dans la dynamique récente des opérations du Trésor.


Détails de l’opération et réaction du marché

Selon les données d’UMOA‑Titres, l’opération portait sur des Bons assimilables du Trésor (BAT) et des Obligations assimilables du Trésor (OAT), avec des maturités variées. Toutefois, la demande n’a pas suivi, ce qui a limité la mobilisation effective à 21,720 milliards FCFA.

Les analystes avancent plusieurs explications :

  • Saturation du marché régional, déjà très sollicité par plusieurs États membres de l’UEMOA ;
  • Rendements jugés faibles au regard des risques macroéconomiques et politiques ;
  • Hausse du coût du capital, qui pousse les investisseurs à arbitrer en faveur d’émissions plus courtes ou d’émetteurs jugés plus stables.

Ce signal de prudence pourrait refléter une sélectivité accrue des investisseurs face à la montée de l’endettement intérieur du Mali.


Des finances publiques sous pression

La dette publique malienne, estimée à plus de 6 800 milliards FCFA, est composée à plus de 50 % de dette intérieure. Avec des besoins de financement croissants et des appuis extérieurs en baisse, le pays dépend fortement du marché régional pour faire face à ses échéances budgétaires.

Cette levée partielle pourrait :

  • Contraindre Bamako à revoir son calendrier d’émissions ;
  • Provoquer une hausse des rendements proposés pour restaurer la confiance ;
  • Relancer le débat sur la soutenabilité de la dette et la dépendance aux ressources domestiques.

Perspectives pour les prochaines émissions

Pour les experts financiers, le succès des prochaines opérations dépendra de plusieurs leviers :

  • Offrir des rendements plus compétitifs,
  • Rassurer sur la stabilité macroéconomique,
  • Diversifier les sources de financement, afin de réduire la pression sur le marché régional.

Malgré ce revers, le marché UMOA‑Titres demeure un outil central pour la gestion de la dette publique malienne. La réaction des investisseurs lors des futures émissions sera déterminante pour jauger la capacité du Mali à maintenir sa crédibilité financière dans un environnement régional tendu.


La Rédaction

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