Skip links

Mali : Un nouveau décret fixe les tarifs et les règles des passeports biométriques.

Le gouvernement malien a franchi une nouvelle étape dans la modernisation de ses documents d’identité.
Lors du Conseil des ministres du 8 octobre 2025, présidé par le chef de l’État, le général Assimi Goïta, un projet de décret fixant le prix du carnet de passeport et des timbres y afférents a été adopté.
Cette décision intervient dans un contexte de réforme plus large des documents officiels, engagée depuis la création du passeport commun de la Confédération des États du Sahel (AES).


Deux catégories de passeports, deux niveaux de service

Selon le communiqué officiel, le nouveau décret établit deux formules de délivrance :

  • un service ordinaire, proposé à 45 000 FCFA, destiné à la majorité des citoyens ;
  • un service premium, facturé 90 000 FCFA, offrant un traitement accéléré pour les usagers souhaitant obtenir leur passeport dans des délais plus courts.

Le texte prévoit également la révision des frais de timbre et de carnet, afin d’harmoniser les coûts de production et de distribution du passeport biométrique avec les standards régionaux et internationaux.


Une harmonisation au sein de l’espace AES

Cette réforme s’inscrit dans la dynamique d’intégration de la Confédération des États du Sahel (AES) — regroupant le Mali, le Burkina Faso et le Niger.
Depuis le 29 janvier 2025, ces pays disposent d’un passeport commun, dit “passeport AES”, qui respecte les normes de l’Organisation de l’Aviation Civile Internationale (OACI) et remplace progressivement les anciens modèles nationaux.

Le nouveau décret malien vise à uniformiser les tarifs et procédures au sein de cet espace, facilitant la mobilité des citoyens tout en renforçant la sécurité des documents de voyage.


Une suspension temporaire des enrôlements

En parallèle de cette réforme, le ministère de la Sécurité et de la Protection civile a annoncé une suspension temporaire des enrôlements pour la délivrance des passeports biométriques, en raison du changement de prestataire technique.

  • Le service standard sera suspendu à partir du 11 octobre 2025 à Bamako, dans les régions et au Consulat général du Mali à Paris.
  • Le service premium sera interrompu à partir du 16 octobre 2025.
  • La reprise complète des activités est prévue au plus tard le 25 octobre 2025.

Les autorités assurent que cette interruption est “technique et temporaire” et qu’elle ne remet pas en cause la validité des passeports existants.


Vers une gestion modernisée et sécurisée

Le nouveau dispositif ambitionne de renforcer la fiabilité et la traçabilité des documents de voyage maliens, tout en améliorant la qualité du service public.
Les passeports AES, désormais en circulation, sont dotés de caractéristiques biométriques avancées, d’un niveau de sécurité renforcé et d’une lisibilité électronique internationale.

Selon le ministère, les nouveaux tarifs permettront de couvrir les coûts réels de production, tout en maintenant des prix “accessibles et équitables” pour les citoyens.


Une réforme symbolique pour la souveraineté administrative

Pour les autorités de transition, cette réforme revêt une portée symbolique : elle marque le retour du contrôle national sur la gestion des documents d’identité, souvent confiée par le passé à des prestataires étrangers.

Elle reflète aussi la volonté du gouvernement d’harmoniser les pratiques administratives au sein de la Confédération AES, en vue d’une intégration progressive de ses politiques publiques.


Avec ce nouveau décret, le Mali modernise son système de délivrance des passeports tout en affirmant sa souveraineté administrative et technologique.
Entre rationalisation des coûts, adoption du passeport commun AES et sécurisation des procédures, le pays franchit un pas important vers une administration plus efficace, plus unifiée et tournée vers l’avenir.


La Rédaction

Accueil
Recherche
Top
Découvrir
Drag