
Mali : Un budget 2026 ambitieux entre croissance et contraintes.
Le gouvernement malien a adopté en Conseil des ministres, le 26 septembre 2025, son projet de budget pour l’exercice 2026. Ce texte, désormais soumis au Conseil national de Transition pour examen, se veut à la fois ambitieux et réaliste dans un contexte marqué par de lourds besoins sécuritaires, sociaux et économiques.
Des recettes en hausse, mais des efforts à confirmer
Pour 2026, les recettes budgétaires sont fixées à 3 057,8 milliards FCFA, en progression de +11,6 % par rapport aux 2 739,7 milliards FCFA attendus en 2025. Cette hausse repose essentiellement sur un meilleur rendement fiscal et douanier, appuyé par des réformes pour élargir l’assiette et renforcer le recouvrement.
Le Mali espère ainsi atteindre un taux de pression fiscale de 14,1 % en 2026, pour aller progressivement vers 15,1 % d’ici 2028.
Des dépenses toujours soutenues
Face à des besoins multiples, les dépenses publiques s’élèveront à 3 578,2 milliards FCFA, soit une augmentation de +9,1 %.
Les priorités restent claires :
- sécurisation du territoire et des populations,
- développement des infrastructures,
- investissements dans l’éducation, la santé et l’énergie.
Mais cette dynamique s’accompagne d’une pression croissante liée au service de la dette et aux charges sociales.
Un déficit légèrement réduit
Le déficit budgétaire s’établira à 520,4 milliards FCFA, contre 540,2 milliards en 2025, soit environ 3,66 % du budget. Une réduction modeste, mais significative, qui traduit la volonté du gouvernement de consolider ses finances tout en soutenant la croissance.
Une vision pluriannuelle
Au-delà de l’année 2026, le Mali a défini un Document de Programmation Budgétaire et Économique Pluriannuelle (DPBEP) 2026-2028. Celui-ci table sur une croissance moyenne de 6,6 % et un effort budgétaire de près de 3 997,8 milliards FCFA sur trois ans.
Cette trajectoire repose sur deux piliers :
- accroître les ressources internes,
- contenir le déficit dans des proportions soutenables.
Les défis à relever
Derrière les chiffres, plusieurs défis se dessinent. La mobilisation des recettes dépendra d’une administration fiscale performante et d’une stabilité politique et économique. Les dépenses, elles, devront être efficacement exécutées pour éviter les retards ou les dépassements. Enfin, la forte dépendance aux chocs extérieurs (sécurité, climat, prix mondiaux) pourrait fragiliser les projections.
Une équation délicate
En somme, le projet de budget 2026 traduit une volonté claire : maintenir l’investissement et renforcer la souveraineté financière du pays tout en limitant les déséquilibres. Mais entre ambitions de croissance et réalités de terrain, le Mali devra jouer une équation délicate : dépenser mieux pour transformer l’économie, sans alourdir une dette déjà sensible.
La balle est désormais dans le camp du Conseil national de Transition, chargé d’arbitrer ce projet qui façonnera l’avenir économique du pays.
La Rédaction