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Mali : Syama, première grande mine à tirer parti du nouveau Code minier.

Le Mali entend faire de son secteur aurifère un levier majeur de croissance et de recettes budgétaires. C’est dans ce contexte que la Société des Mines d’Or de Syama (SOMISY), opérateur historique, se positionne comme l’une des premières grandes compagnies à exploiter le potentiel du nouveau Code minier de 2023, entré en vigueur avec ses décrets d’application en septembre 2025.


Un nouveau cadre qui change la donne

Révisé en 2023, le Code minier renforce la place de l’État dans l’exploitation aurifère.

  • L’État malien peut désormais détenir jusqu’à 35 % du capital dans les projets miniers (dont 10 % gratuits, 20 % acquis dans les deux premières années de production et 5 % réservés aux opérateurs nationaux).
  • Ce dispositif vise à accroître les retombées fiscales et financières pour le budget national, longtemps limitées malgré le poids de l’or dans les exportations.

Pour le gouvernement, l’objectif est clair : faire passer la contribution du secteur minier à 15-20 % du PIB et générer au moins 500 milliards FCFA de recettes annuelles.


Syama : une expansion stratégique

Dirigée par Resolute Mining (Australie, 80 %) et l’État malien (20 %), SOMISY s’engage dans une phase d’expansion avec l’ambition de produire plus de 250 000 onces d’or par an.
La clé de cette montée en puissance repose sur la mise en service du circuit sulfuré, une infrastructure lourde qui doit permettre de traiter un minerai plus complexe et plus abondant. Sa mise en marche est prévue pour le premier semestre 2026.

À titre de comparaison, la mine avait produit environ 112 787 onces d’or au premier semestre 2023, ce qui donne la mesure du bond attendu.


Un partenariat renforcé avec l’État

Le 2 octobre 2025, le ministre des Mines, Pr Amadou Keïta, a reçu la direction de SOMISY pour faire le point sur l’avancement des travaux et le respect du nouveau cadre réglementaire.
Le message du gouvernement est clair : Syama doit être un exemple de conformité et de partenariat gagnant-gagnant entre l’État et les investisseurs privés.


Les enjeux économiques

L’exploitation de Syama dans le nouveau cadre minier a plusieurs retombées économiques potentielles :

  • Recettes fiscales renforcées pour l’État, avec une meilleure redistribution des richesses minières.
  • Création d’emplois directs et indirects, liés à l’expansion des opérations.
  • Dynamisation de l’écosystème local : sous-traitance, logistique, infrastructures.
  • Confiance des investisseurs : une mine qui respecte le nouveau Code peut attirer d’autres acteurs dans le secteur.

En s’alignant sur le nouveau Code minier, Syama devient une vitrine de la réforme minière malienne. Mais le pari reste conditionné à deux facteurs : la capacité technique à atteindre ses objectifs de production et la stabilité du contexte économique et sécuritaire.
Si ces défis sont relevés, la mine de Syama pourrait incarner le tournant stratégique qui permettra au Mali de transformer son sous-sol en véritable moteur de développement.

La Rédaction

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