
Mali : Plus de 40 000 emplois créés au premier semestre 2025, mais le privé reste à la traîne.
L’Observatoire national de l’emploi et de la formation professionnelle (ONEF) a livré son verdict : au cours des six premiers mois de 2025, 40 901 emplois ont été créés au Mali, contre 2 037 suppressions. Ces chiffres, présentés en Conseil des ministres le 10 septembre, témoignent d’une dynamique positive, mais également d’un déséquilibre entre secteur public et secteur privé.
Le secteur public en locomotive
Avec 25 939 emplois créés, le secteur public reste le moteur de l’embauche au Mali. Concours administratifs, intégrations dans la fonction publique et recrutements dans les forces de sécurité expliquent une bonne partie de cette dynamique.
À l’inverse, le secteur privé, qui avait presque égalé le public en 2024, plafonne à 14 962 emplois créés.
Un comparatif instructif avec 2024
Pour mesurer l’évolution, il faut revenir à 2024 :
- Secteur public : 32 019 emplois créés.
- Secteur privé : 32 292 emplois créés.
- Pertes d’emploi : 3 619.
En 2025, le volume global du premier semestre reste encourageant, mais le ralentissement du privé est notable. Si la tendance se confirme, l’année pourrait afficher un recul de l’initiative privée dans la création de postes.
Des pertes contenues, mais réelles
Les 2 037 emplois perdus en 2025 marquent une amélioration par rapport à 2024. Mais derrière les chiffres, ce sont des familles touchées, des entreprises fragilisées, et des secteurs économiques qui peinent à se relever. Les pertes rappellent que le marché du travail reste vulnérable face aux chocs économiques, sécuritaires ou institutionnels.
Quels enjeux derrière les chiffres ?
- La qualité des emplois : CDI ou contrats temporaires ? Zones urbaines ou rurales ? Ces précisions manquent, mais sont déterminantes pour juger de l’impact réel.
- Le rôle du privé : l’investissement privé, pourtant crucial pour absorber la jeunesse malienne, montre des signes de faiblesse.
- L’urgence de la formation : adapter les compétences aux besoins du marché reste un défi majeur.
Et maintenant ?
Ces 40 901 emplois créés constituent un signal positif. Ils montrent que l’État maintient ses efforts d’intégration, et que l’économie malienne, malgré les secousses, garde un potentiel de résilience.
Mais la question demeure : comment transformer cette embellie en croissance durable, portée aussi bien par le public que par un secteur privé dynamique ?
Créer, c’est bien. Consolider, c’est mieux. Le Mali a franchi une étape encourageante, mais c’est dans la capacité à diversifier et stabiliser ces emplois que se jouera le véritable pari de l’avenir.
La Rédaction