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Mali : L’État prend les rênes de la BNDA pour booster le développement rural.

Le gouvernement malien vient de franchir une étape importante dans sa politique de souveraineté économique : il détient désormais 100 % du capital de la Banque Nationale de Développement Agricole (BNDA).
Cette prise de contrôle totale fait suite au rachat des parts détenues par l’Agence Française de Développement (AFD), dernier actionnaire étranger encore présent au capital de l’institution. Jusqu’alors, l’État possédait 77,33 % de la banque, contre 22,67 % pour l’AFD.
Ce rachat, officialisé par décret, précise les conditions de transfert et de libération des actions.


Une banque au cœur du développement rural depuis 1981

Créée il y a plus de quarante ans, la BNDA joue un rôle central dans l’économie malienne. Sa mission est claire : soutenir les projets dans des secteurs clés comme l’agriculture, la pêche, la foresterie, l’artisanat rural, l’habitat et la transformation agroalimentaire.
La banque ne se limite pas à fournir des financements : elle accompagne aussi techniquement les exploitants et les petites entreprises, afin de maximiser la valeur ajoutée produite sur le sol malien.
Avec un réseau de dizaines d’agences à travers le pays et des produits financiers adaptés aux réalités rurales, la BNDA s’impose comme un acteur stratégique de l’inclusion financière.


Pourquoi ce rachat maintenant ?

Pour Bamako, cette acquisition s’inscrit dans une volonté plus large de contrôle national sur les leviers stratégiques de l’économie. Ces dernières années, le Mali a renforcé sa mainmise sur certains secteurs clés, comme les mines ou l’énergie.
En devenant unique propriétaire de la BNDA, l’État espère pouvoir orienter directement les crédits vers ses priorités, comme la modernisation de l’agriculture, la sécurité alimentaire et la lutte contre la pauvreté rurale.


Des perspectives… mais aussi des défis

La BNDA affiche une solidité certaine : ses actifs sont en croissance, son implantation est vaste et sa clientèle est fidèle. Mais le changement de gouvernance implique des responsabilités accrues.
La réussite de cette nationalisation dépendra de plusieurs facteurs :

  • Gouvernance exemplaire pour éviter la politisation des décisions de crédit
  • Gestion rigoureuse afin de préserver la viabilité financière
  • Capacité d’innovation pour s’adapter aux besoins changeants du monde rural

Sans ces garde-fous, le risque serait que l’outil perde en efficacité, au détriment même de la population qu’il est censé servir.


Une souveraineté qui se mesure sur le terrain

En reprenant la totalité de la BNDA, l’État malien affiche sa volonté de bâtir un modèle économique où les décisions clés sont prises à Bamako, pour les Maliens.
Mais au-delà du geste symbolique, le succès se mesurera dans les champs, sur les marchés, et dans la vie quotidienne des producteurs.
C’est là que se jouera l’avenir de cette prise de contrôle : dans la capacité de la BNDA à transformer cette souveraineté financière en progrès concret pour le monde rural.


La Rédaction

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