Mali : Le gouvernement mobilisé face à la crise du carburant.
Face aux tensions persistantes dans la distribution des hydrocarbures, le Premier ministre, le général Abdoulaye Maïga, a présidé, le mardi 7 octobre 2025, une réunion du Comité interministériel de gestion des crises et catastrophes. Objectif : faire le point sur la situation et accélérer les mesures pour garantir l’approvisionnement du pays en carburant.
Une situation sous haute surveillance
Depuis plusieurs semaines, le Mali fait face à une pénurie partielle de carburant qui perturbe la mobilité, le transport de marchandises et les activités économiques.
Cette situation, provoquée à la fois par des contraintes logistiques et la conjoncture régionale, a conduit le gouvernement à renforcer le dispositif de suivi de la crise.
Sous la présidence du Premier ministre, la rencontre a rassemblé plusieurs membres du gouvernement, notamment ceux chargés du Commerce, des Transports, de l’Énergie et de la Sécurité, ainsi que les représentants des principales sociétés de distribution et de stockage de produits pétroliers.
Des mesures immédiates pour rétablir l’approvisionnement
À l’issue de la réunion, plusieurs mesures urgentes ont été décidées pour atténuer la crise :
- Sécurisation des convois de camions-citernes sur l’ensemble du territoire, afin d’éviter les retards et les détournements ;
- Contrôle rigoureux des dépôts et des stations-service, pour s’assurer du respect des stocks et des prix officiels ;
- Inspection renforcée des circuits d’importation, notamment à la frontière, pour limiter les flux parallèles ;
- Suivi quotidien des disponibilités de carburant à Bamako et dans les régions.
Le Premier ministre a insisté sur la nécessité d’une coordination étroite entre les différents services publics et les opérateurs privés afin d’éviter toute spéculation et de rassurer la population.
Les assurances du gouvernement
À l’issue de la rencontre, le Directeur général adjoint du Commerce, de la Consommation et de la Concurrence, M. Soumaïla Djitteye, a affirmé que la situation était « sous contrôle et en voie de normalisation ».
De son côté, le président de l’Office Malien des Produits Pétroliers (OMAP), M. Modibo Gouro Diall, a précisé que les livraisons reprenaient progressivement, notamment grâce à la sécurisation des routes stratégiques et à la libération de nouveaux stocks dans les dépôts.
« Il s’agit d’une perturbation passagère. Les dispositions nécessaires sont prises pour éviter qu’une telle situation ne se reproduise », a rassuré le Premier ministre.
Un enjeu économique majeur
La crise actuelle intervient dans un contexte où les prix des hydrocarbures restent élevés sur le marché international, et où les coûts logistiques dans la région du Sahel ont fortement augmenté en raison des contraintes sécuritaires.
Pour le Mali, dont l’économie repose en grande partie sur le transport routier, la moindre rupture d’approvisionnement entraîne un ralentissement de l’activité économique, une hausse des coûts de production et une pression sur les ménages.
Les autorités misent donc sur une stratégie de diversification des fournisseurs et une meilleure gestion des stocks stratégiques pour réduire la dépendance aux importations extérieures et renforcer la résilience nationale.
Un comité en première ligne
Le Comité interministériel de gestion des crises et catastrophes, réactivé depuis 2023, a pour mission de coordonner les réponses gouvernementales en cas de crise majeure — qu’elle soit sanitaire, sécuritaire ou économique.
Sa réunion du 7 octobre illustre la volonté du gouvernement de réagir rapidement et collectivement, en associant tous les acteurs clés du secteur énergétique.
Le gouvernement malien veut éviter que la crise du carburant ne s’enracine. En s’impliquant directement dans la gestion de la situation, le Premier ministre Abdoulaye Maïga envoie un signal fort : celui d’une gouvernance réactive et d’une priorité donnée à la stabilité économique.
Si les mesures décidées sont bien appliquées, le Mali pourrait rapidement retrouver une distribution fluide et durable des produits pétroliers sur l’ensemble de son territoire.
La Rédaction
