
Mali : La SOREM signe un partenariat stratégique avec Flagship pour relancer la mine d’or de Morila.
Le 8 octobre 2025, la Société de Recherche et d’Exploitation des Ressources Minérales du Mali (SOREM) a signé à Bamako une convention de partenariat avec la société américaine Flagship pour la reprise des activités de la mine d’or de Morila SA, l’une des plus emblématiques du pays.
Un nouveau souffle pour “Morila, la merveille”
Située à 250 kilomètres au sud de Bamako, la mine d’or de Morila, surnommée “la merveille”, a longtemps été un pilier de la production aurifère nationale avant d’être placée en arrêt technique en 2023.
Avec cette convention, le gouvernement malien espère remettre en production ce site stratégique, dont les réserves prouvées sont estimées à plus de 2,5 millions d’onces d’or.
La signature s’est déroulée en présence du ministre des Mines, Amadou Keita, et du ministre de l’Économie et des Finances, Alousséni Sanou.
Les signataires, Tiégoum Traoré (Directeur général de la SOREM) et Ron Slaughter (PDG de Flagship), ont présenté cet accord comme une étape historique dans la consolidation de la souveraineté minière du Mali.
Un partenariat public-privé pour une mine stratégique
La convention prévoit que Flagship prenne une participation dans le capital de Morila SA, l’entreprise exploitante, tout en apportant un appui technique et financier à la relance des opérations.
La SOREM, société publique récemment créée pour piloter les actifs miniers stratégiques du pays, conservera la majorité du capital.
Ce modèle de partenariat public-privé (PPP) vise à combiner les atouts des deux parties :
- l’expertise et les capacités de financement de Flagship ;
- le contrôle stratégique et la supervision nationale assurés par la SOREM et l’État.
Selon les premières estimations, la relance pourrait générer plusieurs centaines d’emplois directs et indirects et accroître sensiblement les recettes fiscales du pays dès 2026.
Une mine au cœur de la stratégie de souveraineté minière
La mine de Morila, exploitée par le passé par Randgold Resources, avait produit plus de 7 millions d’onces d’or depuis son ouverture en 2000.
Son déclin progressif au cours des dernières années symbolisait le besoin de réappropriation nationale du secteur minier, un axe central de la politique du président Assimi Goïta.
Avec la SOREM, le Mali entend désormais gérer directement ses ressources stratégiques et s’assurer que la valeur ajoutée reste sur le territoire.
Ce partenariat avec Flagship illustre cette nouvelle orientation : attirer des investisseurs étrangers, mais sous contrôle et gouvernance locale.
Des enjeux économiques et environnementaux
La relance de Morila ne se limite pas à la production d’or : elle s’accompagnera d’un programme de réhabilitation environnementale et d’investissements dans les infrastructures locales.
Le gouvernement prévoit également la mise à niveau des équipements, la formation du personnel local et l’intégration de normes internationales de sécurité et de transparence.
Le ministre Amadou Keita a souligné que cette démarche s’inscrit dans la vision d’un secteur minier durable, responsable et souverain, capable de soutenir le développement national sans reproduire les erreurs du passé.
Un symbole fort pour la Confédération AES
Au-delà du Mali, ce partenariat a une dimension régionale.
Dans le cadre de la Confédération des États du Sahel (AES), dont le Mali est membre avec le Burkina Faso et le Niger, la relance de Morila s’inscrit dans une dynamique de valorisation commune des ressources naturelles et de coopération minière régionale.
L’annonce intervient alors que les trois pays renforcent leur coordination économique, notamment à travers des projets miniers et énergétiques conjoints.
La reprise des activités à Morila marque une nouvelle ère pour le secteur aurifère malien.
Avec ce partenariat entre la SOREM et Flagship, le Mali conjugue souveraineté et attractivité, en misant sur une exploitation maîtrisée de ses ressources naturelles.
Un signal fort envoyé aux marchés internationaux : le Mali n’abandonne pas son ambition de demeurer l’un des pôles aurifères les plus dynamiques d’Afrique de l’Ouest — mais désormais, sur ses propres termes.
La Rédaction