
Mali dépasse le Bénin en production de coton, mais Cotonou reste une plate-forme de transformation majeure.
Le coton ouest-africain connaît un rééquilibrage : selon les chiffres disponibles pour la campagne cotonnière 2023-2024, le Mali a produit environ 690 000 tonnes, détrônant ainsi le Bénin, qui reste autour de 600 000 tonnes. Toutefois, côté transformation, le Bénin maintient une avance notable avec des installations comme la GDIZ qui transforment une part importante de la fibre locale.
Mali reprend le leadership
Lors de la campagne 2023-2024, le Mali est redevenu premier producteur africain de coton-graine. Les estimations reprises par plusieurs médias spécialisés comme Actus du Bénin indiquent 690 000 tonnes pour le Mali, contre un niveau autour de 600 063 tonnes pour le Bénin. Cette performance marque une remontée significative pour le Mali, après des années de concurrence serrée dans la filière.
Le Bénin : champion local de la transformation
Si le Mali domine désormais la production brute, le Bénin reste un acteur de choix dans la transformation cotonnière. En particulier, la zone industrielle de Glo-Djigbé (GDIZ), près de Cotonou, joue un rôle clé.
Selon L’Express, la GDIZ transforme environ 40 000 tonnes de coton fibre par an, produisant des vêtements et textiles destinés aux marchés internationaux. Le Bénin exporte des produits finis comme des chemises et t-shirts, ce qui crée de la valeur ajoutée locale et emploie de nombreux travailleurs.
Pourquoi le Bénin reste stratégique
- La transformation locale permet de capter une plus grande part de la valeur ajoutée que l’exportation de coton brut.
- Elle stimule l’industrialisation, crée des emplois, et réduit la dépendance aux produits importés finis.
- Les acheteurs internationaux apprécient les produits transformés localement, ce qui améliore les revenus.
Cependant, il n’est pas certain que le Bénin soit le plus gros transformateur globalement par rapport aux capacités du Mali. Mais les efforts sont visibles, et la GDIZ est un symbole fort de la volonté béninoise d’avancer dans cette chaîne de valeur.
Enjeux & défis pour l’avenir
Pour que le Mali puisse rattraper également le Bénin dans la transformation, il faudra :
- Développer des usines locales de transformation coton-textile.
- Investir dans les infrastructures de filature et tissage.
- Attirer des partenariats étrangers ou internes pour monter en capacité.
- Assurer une logistique fiable pour acheminer les fibres et les produits finis.
Le Bénin, de son côté, devra continuer à moderniser ses installations et diversifier ses marchés pour rester compétitif.
Le coton ouest-africain vit une évolution : le Mali s’impose à nouveau comme géant de la production, mais le Bénin montre que le vrai pouvoir réside souvent là où la matière première est transformée. Le duel entre récolte brute et valeur ajoutée façonne l’avenir de la filière — et c’est Cotonou, à travers ses usines, qui joue le rôle du maître-artisan silencieux.
La Rédaction