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Mali – Barrick : Un bras de fer de deux ans se termine par un accord historique sur Loulo-Gounkoto.

Après plus de deux ans de tensions autour de la mine d’or Loulo-Gounkoto, l’État malien et Barrick Gold annoncent un accord global ce 24 novembre 2025. Entre saisies, blocages d’exportations et détentions de personnel, la reprise du contrôle opérationnel par Barrick marque un tournant décisif pour la filière aurifère du Mali et l’image du pays auprès des investisseurs.


Loulo-Gounkoto : un actif stratégique

Située dans la région de Kayes, Loulo-Gounkoto est l’une des plus importantes mines d’or d’Afrique de l’Ouest et représente environ 14-15 % de la production mondiale de Barrick. Elle constitue également une part essentielle des recettes minières du Mali.
Sa production avait été suspendue à plusieurs reprises depuis 2023, alors que le gouvernement et Barrick étaient en désaccord sur l’application du nouveau code minier et sur les questions fiscales.


2023-2025 : le bras de fer

Le conflit a connu plusieurs étapes critiques :

  • Saisies d’or et blocages d’exportation : en 2024, l’État malien a saisi plusieurs centaines de millions de dollars d’or et bloqué les exportations, provoquant la suspension des opérations.
  • Détention de personnel : quatre employés de Barrick ont été arrêtés et un mandat d’arrêt contre le CEO Mark Bristow a été évoqué.
  • Administration provisoire : le 16 juin 2025, la mine a été placée sous administration provisoire pour six mois par un tribunal malien, avec un administrateur nommé par l’État.

Ce conflit a généré des inquiétudes sur l’attractivité du Mali pour les investisseurs étrangers, tout en mettant la filière aurifère nationale sous tension.


Novembre 2025 : l’apaisement

La fin du bras de fer s’est dessinée en deux temps :

  • 21 novembre 2025 : un accord de principe est trouvé entre Barrick et le Mali, portant sur :
    • le renouvellement du permis d’exploitation pour 10 ans,
    • la libération des quatre employés détenus,
    • la restitution de 3 tonnes d’or saisies,
    • le retrait de la procédure d’arbitrage international engagée par Barrick.
  • 24 novembre 2025 : l’accord global est signé, permettant :
    • la reprise du contrôle opérationnel de Loulo-Gounkoto par Barrick,
    • la clarification des aspects fiscaux et réglementaires,
    • le retour à l’exportation normale de l’or.

Les médias locaux, dont Maliweb, saluent cette étape comme une avancée majeure pour la stabilité économique et l’emploi dans la région de Kayes.


Les enjeux pour le Mali et Barrick

Pour le Mali :

  • Sécuriser les recettes minières sans nuire à l’attractivité du pays,
  • Montrer que les différends peuvent se résoudre sans expropriation totale,
  • Rassurer les investisseurs sur la lisibilité du cadre minier.

Pour Barrick :

  • Récupérer un actif stratégique après des mois de blocages et de tensions,
  • Préserver son image de partenaire fiable en Afrique,
  • Réintégrer Loulo-Gounkoto dans ses prévisions de production à partir de 2026.

Une sortie par le haut

Le Mali et Barrick sortent donc d’un épisode complexe avec un accord gagnant-gagnant. La filière aurifère nationale retrouve stabilité et visibilité, tandis que Barrick sécurise son investissement et la production future de Loulo-Gounkoto.
Après des mois de tensions et de bras de fer, le signal est clair : le dialogue et la négociation sont possibles, même dans les situations les plus sensibles.

La Rédaction

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