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L’Afrique prend lentement le virage vert, mais des points de lumière émergent.

La transition écologique n’est plus une option, mais une réalité qui redessine l’économie mondiale. Les technologies vertes — qu’il s’agisse des énergies renouvelables, des solutions bas carbone ou des innovations climatiques — connaissent une croissance fulgurante. Selon un rapport récent de la Société financière internationale (IFC), l’Afrique, encore en marge de ce mouvement, commence toutefois à y trouver sa place.


Un marché dominé par les pays riches

Aujourd’hui, les exportations dites “vertes” restent largement concentrées dans les pays développés, qui captent près des deux tiers du marché mondial. Pourtant, les économies émergentes, dont plusieurs en Afrique, progressent : leur part est passée de 13 % au début des années 2000 à 17 % aujourd’hui.

Pour l’Afrique, cette percée se concentre surtout dans les matières premières stratégiques et les matériaux transformés, indispensables aux chaînes mondiales des énergies propres.


Des atouts majeurs : ressources et énergie bon marché

Le continent ne fabrique pas encore de panneaux solaires, d’éoliennes, de batteries ou de véhicules électriques à grande échelle. Mais il possède des cartes stratégiques : le cobalt de la RDC, le lithium du Zimbabwe, le manganèse d’Afrique du Sud ou encore le cuivre de la Zambie.

Par ailleurs, la chute des coûts de production du solaire et de l’éolien ouvre des perspectives d’industrialisation appuyée sur une énergie plus abordable, un levier décisif pour diversifier les économies africaines.


Un vivier d’innovation encore sous-exploité

Fait marquant, les chercheurs et inventeurs africains montrent une orientation claire vers l’innovation verte. Même si le nombre total de brevets déposés reste faible, la proportion d’innovations liées aux technologies durables est plus élevée que la moyenne mondiale. Cela confirme une dynamique intellectuelle et scientifique tournée vers l’avenir.


Des obstacles persistants : financement et gouvernance

Le rapport de l’IFC reste toutefois lucide : l’Afrique peine à transformer son potentiel en puissance commerciale. Les difficultés d’accès au financement, le manque d’investissements massifs et des institutions encore fragiles freinent l’essor du secteur. Sans un soutien public et privé plus affirmé, le continent risque de rester cantonné au rôle de fournisseur de matières premières, sans profiter pleinement de la valeur ajoutée.

À l’heure où le commerce mondial des produits verts représente déjà plus de 10 % des exportations, l’Afrique dispose d’un capital naturel et humain unique. La question n’est plus de savoir si le continent fera partie de la transition verte, mais s’il saura saisir l’opportunité pour passer du rôle de simple pourvoyeur de minerais à celui de véritable acteur industriel de la révolution écologique.

La Rédaction

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