Skip links

Énergie : Le Ghana, poumon électrique du Burkina Faso avec 81 % des importations.

Au Burkina Faso, l’électricité reste un bien rare et précieux. Pour répondre à la demande nationale, le pays s’appuie encore largement sur ses voisins. En 2023, le Ghana s’est imposé comme le premier fournisseur d’électricité du Burkina Faso, couvrant 80,8 % des importations totales, soit près de 1 279 GWh, selon des données officielles relayées par Sika Finance.


Une dépendance accrue aux importations

L’électricité importée joue un rôle vital dans l’équilibre du réseau burkinabè. En 2023, le pays a importé 1 582,2 GWh, contre 1 492,2 GWh en 2022, enregistrant une hausse de 6 %. Ces importations représentent 58,2 % de l’offre nationale, confirmant la forte dépendance du pays vis-à-vis de ses partenaires.

Le Ghana occupe désormais une place centrale dans ce dispositif grâce à l’interconnexion électrique Bolgatanga–Ouagadougou, une infrastructure stratégique qui facilite l’acheminement de l’électricité ghanéenne vers le Burkina Faso.

La Côte d’Ivoire, autre fournisseur historique, conserve une part dans le mix énergétique burkinabè avec près de 280 GWh livrés, mais son poids reste désormais marginal face à la domination du Ghana.


Les efforts du pays pour produire localement

Face à cette dépendance, le Burkina Faso tente de renforcer sa production interne. Les résultats sont encourageants : la production nationale est passée de 1 013,5 GWh en 2022 à 1 135,6 GWh en 2023, soit une croissance de 12 %.

Ces efforts s’inscrivent dans une stratégie plus large d’investissement dans le secteur énergétique, notamment par le développement de centrales thermiques et solaires. En 2024, la production locale a poursuivi sa progression, atteignant une couverture d’environ 51 % des besoins nationaux.


Une autonomie encore lointaine

Si la dynamique de production nationale est positive, la réalité reste tenace : sans le Ghana, le Burkina Faso serait exposé à un déficit énergétique majeur. La dépendance à son voisin reste une vulnérabilité stratégique, notamment en cas de crise technique ou diplomatique.


À court terme, le Ghana restera donc le véritable poumon électrique du Burkina Faso. Mais chaque kilowatt produit localement rapproche un peu plus le pays d’une autonomie énergétique qui demeure, pour l’instant, un horizon lointain.

La Rédaction

Accueil
Recherche
Top
Découvrir
Drag