COP30 : La BAD prend les commandes pour réformer le financement climatique en faveur de l’Afrique.
À l’approche de la COP30, prévue en novembre 2025 au Brésil, le ton monte sur le continent africain.
Face à des décennies d’engagements climatiques non tenus, la Banque Africaine de Développement (BAD) décide de passer à l’action.
Dans un communiqué officiel daté du 6 novembre 2025, l’institution présidée par Akinwumi Adesina annonce qu’elle se place « en première ligne » du combat pour une réforme en profondeur du financement climatique mondial, en faveur des pays africains.
Une position claire : l’Afrique ne veut plus subir, elle veut négocier
L’Afrique ne représente que 4 % des émissions mondiales de CO₂, mais subit de plein fouet les conséquences du changement climatique : sécheresses prolongées, inondations dévastatrices, insécurité alimentaire.
Et pourtant, le continent ne reçoit qu’environ 12 % des financements climatiques mondiaux, selon la BAD.
« Cette asymétrie n’est plus tenable », a martelé Akinwumi Adesina. « L’Afrique ne demande pas la charité climatique : elle demande justice et équité. »
La BAD en architecte d’un nouveau modèle
Sous l’impulsion d’Abidjan, la BAD prépare une nouvelle architecture de financement climatique :
- la création de fonds d’investissement verts africains,
- la mise en place de garanties régionales pour attirer les capitaux privés,
- et le développement d’obligations vertes (« green bonds ») destinées à financer la transition énergétique.
L’objectif ? Permettre aux États africains de mobiliser des ressources à long terme, sans dépendre exclusivement de l’aide extérieure ni des prêts à conditions lourdes.
Ces instruments, déjà en phase pilote dans plusieurs pays, seront présentés comme solutions africaines à la COP30.
Une transition énergétique juste au cœur du plaidoyer
La BAD veut également replacer la notion de « transition énergétique juste » au centre des débats.
Le continent regorge de soleil, de vent, d’eau et de minerais critiques, autant d’atouts pour développer les énergies propres.
Mais sans financement massif, impossible de remplacer le charbon, de moderniser les réseaux électriques ou de développer l’hydrogène vert.
La BAD entend donc pousser les grandes puissances à honorer leurs engagements de 100 milliards USD par an pour le climat et à revoir les mécanismes d’accès à ces fonds.
Les défis de la mise en œuvre
Cependant, tout n’est pas gagné.
Beaucoup d’experts pointent la lenteur des décaissements, la complexité des procédures internationales et le manque de capacité technique dans certains États.
La BAD veut contourner ces obstacles en simplifiant les conditions d’accès aux fonds climatiques, en renforçant les capacités locales et en accélérant les approbations de projets.
De la parole à l’action, l’heure de vérité pour l’Afrique
La COP30 pourrait marquer un tournant historique : celui d’une Afrique qui n’attend plus la compassion, mais qui impose sa voix et ses solutions.
En se plaçant en première ligne, la BAD transforme le plaidoyer en stratégie.
Mais la réussite dépendra d’un facteur simple : que les promesses d’Abidjan se traduisent enfin en milliards sur le terrain.
Le climat, lui, n’attendra pas.
La Rédaction



