
Burkina Faso : West African Resources double son bénéfice et vise une production record d’ici 2029.
La compagnie aurifère australienne West African Resources (WAF) vient de signer un semestre historique au Burkina Faso. Portée par la flambée des cours de l’or et une gestion rigoureuse de ses charges, l’entreprise a doublé son bénéfice net pour atteindre près de 78,5 milliards FCFA (214,6 millions AUD), en hausse de 133 % par rapport à la même période en 2024.
Des chiffres en forte progression
Au premier semestre 2025, WAF a réalisé un chiffre d’affaires de 174,5 milliards FCFA (477,3 millions AUD), en progression de 39 %. Mais c’est surtout sa capacité à maîtriser les coûts qui lui a permis de transformer cette croissance en bénéfice record.
Sur la période, la société a produit 95 644 onces d’or (2,7 tonnes) et vendu 98 178 onces (2,78 tonnes). Ce volume, en léger recul de 4 % par rapport à 2024, a été largement compensé par un prix moyen de l’or exceptionnel : 3 049 dollars l’once, l’un des plus élevés jamais enregistrés sur le marché international.
Trois mines stratégiques au Burkina Faso
WAF exploite actuellement trois actifs majeurs dans l’est du pays :
- Sanbrado, déjà en production,
- Kiaka, où le premier lingot a été coulé en juin dernier,
- Toega, dont l’entrée en exploitation est prévue fin 2025.
Ces projets placent la compagnie au cœur du secteur aurifère burkinabè, qui reste l’un des piliers économiques du pays malgré un contexte sécuritaire difficile.
Une vision sur dix ans
Début août, WAF a dévoilé un plan décennal ambitieux : produire 4,8 millions d’onces d’or (136 tonnes) entre 2025 et 2034. Dès 2026, la moyenne annuelle devrait atteindre près de 14 tonnes, avec un pic attendu en 2029 à 16 tonnes.
Avec des réserves estimées à 6,5 millions d’onces (184 tonnes), l’entreprise dispose d’une visibilité solide sur ses activités. La montée en puissance de la mine de Kiaka jouera un rôle déterminant dans cette trajectoire, avec une capacité visée de 3 à 4 tonnes d’or d’ici fin 2025.
Un pari sur la stabilité et la croissance
Pour le Burkina Faso, deuxième producteur d’or en Afrique de l’Ouest, ces résultats confortent le rôle stratégique du secteur minier dans l’économie nationale. Mais au-delà des chiffres, le véritable enjeu pour WAF sera de transformer ses performances financières en bénéfices durables pour les communautés locales et l’État burkinabè, notamment à travers les emplois, les impôts et les projets sociaux.
L’or brille de mille feux sur les marchés mondiaux, et WAF en récolte les fruits. Mais au Burkina Faso, la valeur de ce métal ne se mesurera pas seulement en onces ou en milliards, mais aussi dans sa capacité à devenir un levier durable de développement pour tout un pays.
La Rédaction