
Burkina Faso : Une centrale solaire de 18 MW en construction à Dédougou grâce à un financement de 6 millions d’euros.
Dans un contexte régional marqué par la recherche d’autonomie énergétique, le Burkina Faso franchit une nouvelle étape vers la diversification de son mix énergétique. Une centrale solaire de 18 mégawatts sera construite à Dédougou, dans l’ouest du pays, grâce à un financement structuré de 6 millions d’euros. Le projet s’inscrit dans le cadre de l’initiative régionale Desert to Power, pilotée par la Banque africaine de développement (BAD), qui ambitionne de transformer le Sahel en la plus grande zone solaire au monde.
Un financement structurant et multipartite
Le financement du projet a été officialisé lors d’une cérémonie tenue à Paris le 18 juillet 2025. Il est porté par le Fonds pour l’énergie durable en Afrique (SEFA), géré par la BAD, et implique également la FMO (Société néerlandaise de développement entrepreneurial) et le développeur Qair, un acteur du secteur privé engagé dans la transition énergétique en Afrique. Le financement comprend :
- Un prêt concessionnel de 2,5 millions d’euros,
- Un don remboursable de 3,5 millions d’euros,
- Et des prêts complémentaires fournis par la FMO.
Des cabinets juridiques de renommée internationale, A&O Shearman et Trinity, accompagnent également le projet sur les aspects réglementaires et contractuels.
Une étape significative pour Desert to Power
Pour Daniel Schroth, directeur des énergies renouvelables à la BAD, ce projet illustre « le caractère transformateur de l’énergie solaire pour un développement inclusif ». Il souligne le rôle catalyseur du SEFA, qui a permis de mobiliser les ressources nécessaires à la réalisation du projet.
Ce projet s’inscrit pleinement dans la stratégie Desert to Power, qui vise à connecter jusqu’à 250 millions de personnes à une électricité fiable, abordable et durable dans les pays du Sahel.
Le secteur privé au cœur de la transition énergétique
La centrale de Dédougou sera développée par Qair, l’un des premiers producteurs indépendants d’électricité (IPP) actifs au Burkina Faso. Le projet repose sur un contrat d’achat d’électricité d’une durée de 25 ans signé avec la société nationale SONABEL. Ce nouveau développement fait suite à la mise en service, en 2023, d’une centrale solaire de 24 MW à Zano, également opérée par Qair.
« Ce deuxième projet illustre notre volonté d’accélérer la transition énergétique en Afrique, avec un fort impact local », déclare Abdoulaye Touré, directeur financier de Qair Africa.
Un projet aux multiples ambitions
Au-delà de l’approvisionnement énergétique, cette nouvelle infrastructure vise plusieurs objectifs :
- Réduction des coûts de production de l’électricité dans un pays encore fortement dépendant des importations d’énergie fossile,
- Renforcement de la fiabilité de l’accès à l’énergie, notamment dans les zones rurales,
- Création d’emplois locaux et renforcement des capacités à travers l’implication d’acteurs nationaux,
- Respect des normes environnementales et sociales, avec la mise en place d’un système intégré de gestion environnementale.
Avec ce projet, le Burkina Faso réaffirme son engagement en faveur d’un développement durable et inclusif, en ligne avec sa stratégie énergétique nationale.
La Rédaction