
Burkina Faso : Un Centre Régional de l’Eau pour répondre à la sécheresse.
Le Burkina Faso a franchi une étape symbolique dans la lutte contre la sécheresse et le stress hydrique : la création d’un Centre Régional de l’Eau pour l’Afrique (CREA), également désigné dans certaines sources comme Africa Water Center (AWC). Installé au sein de l’Institut international de l’ingénierie de l’eau et de l’environnement (2iE), ce hub entend devenir une référence pour toute l’Afrique de l’Ouest.
Une réponse à un défi vital
La sécheresse n’est plus un phénomène ponctuel dans le Sahel : elle est devenue une menace structurelle. La croissance démographique, la baisse des ressources en eau par habitant et le changement climatique exacerbent cette crise. Les conséquences ne se limitent pas aux champs desséchés : elles touchent aussi la santé, la sécurité alimentaire, les finances publiques et parfois la stabilité sociale.
C’est pour anticiper et coordonner la réponse que le Burkina Faso a uni ses forces à la Banque mondiale et à l’institut 2iE, afin de donner vie à ce centre.
Les ambitions du centre
Le CREA/AWC aura plusieurs missions stratégiques :
- Innover : développer et tester des solutions adaptées au contexte sahélien.
- Former : renforcer les capacités locales, des ingénieurs aux décideurs publics.
- Connecter : rassembler gouvernements, ONG, institutions académiques et organismes techniques.
- Prévenir : mettre en place des politiques d’alerte et de gestion durable des ressources.
Pourquoi Ouagadougou ?
Le choix du 2iE n’est pas anodin. L’institut est reconnu à l’échelle internationale pour son expertise en ingénierie de l’eau, de l’énergie et de l’environnement. En accueillant le centre, Ouagadougou s’impose comme un carrefour scientifique et stratégique pour la sous-région.
Les défis de la réussite
Reste à transformer cette belle promesse en actions concrètes. Plusieurs défis se posent :
- assurer un financement durable pour le centre ;
- établir une gouvernance claire et inclusive ;
- garantir que les innovations soient accessibles et applicables par les communautés rurales ;
- impliquer activement les pays voisins pour une vraie approche régionale.
Une initiative porteuse d’espoir
Comme l’a rappelé le ministre burkinabè de l’Économie et des Finances, Aboubakar Nacanbo, « la sécheresse n’est pas seulement un enjeu environnemental, c’est aussi un défi économique et social ».
Le CREA/AWC est donc plus qu’un simple centre : il représente une tentative de redonner à l’Afrique de l’Ouest une maîtrise collective sur une ressource vitale. Reste désormais à transformer cette ambition en résultats tangibles. Car dans le Sahel, l’eau est plus qu’une ressource : elle est une question de survie.
La Rédaction