Skip links

Burkina Faso : Un budget 2025 ambitieux, taillé pour la sécurité et le développement.

Le Burkina Faso a adopté un budget 2025 placé sous le signe du réalisme et de la résilience. En pleine période de défis sécuritaires et économiques, le gouvernement de la Transition a porté les dépenses publiques à 3 612,3 milliards FCFA, contre 3 149,8 milliards FCFA de recettes prévues. Un effort budgétaire marqué par une hausse notable, traduisant la volonté des autorités de concilier impératifs sécuritaires et relance économique.


Un budget de guerre et de développement

Selon le projet adopté par l’Assemblée législative de Transition (ALT), le budget 2025 du Burkina Faso s’équilibre en recettes et en dépenses à plus de 3 600 milliards FCFA, en hausse par rapport à 2024.
La priorité est clairement affichée : 27 % des dépenses seront consacrées à la défense et à la sécurité, secteurs clés pour la reconquête du territoire et la stabilisation du pays.

Mais le gouvernement ne limite pas ses ambitions à l’effort militaire. Le budget 2025 prévoit aussi un renforcement des investissements dans les secteurs sociaux, notamment l’éducation, la santé, le développement rural et les infrastructures.


Un déficit maîtrisé, malgré la pression financière

Le déficit budgétaire attendu s’établit à 462,5 milliards FCFA, soit un niveau jugé soutenable par les autorités.
Ce déséquilibre, selon le ministère de l’Économie, des Finances et de la Prospective, devrait être comblé par des appuis budgétaires extérieurs et des émissions sur le marché financier régional de l’UEMOA.

En parallèle, l’État burkinabè compte sur une amélioration du recouvrement fiscal et sur la mobilisation accrue des ressources internes, notamment via la modernisation de l’administration des impôts et des douanes.


Des choix politiques assumés

L’allocation des ressources traduit la vision du gouvernement de transition : sécuriser d’abord, développer ensuite.
Le Premier ministre Apollinaire Kyélem de Tambèla l’a rappelé dans sa présentation du budget : « Sans sécurité, il n’y a ni économie, ni éducation, ni santé possibles. »

Dans un contexte marqué par la crise énergétique, les tensions géopolitiques régionales et la lutte contre le terrorisme, ce budget 2025 se veut à la fois un instrument de survie nationale et un levier de reconstruction.


Une économie sous tension mais en mouvement

Si la situation économique reste fragile, le Burkina Faso affiche une résilience notable. La production agricole, les exportations d’or et de coton, ainsi que les réformes en cours dans les télécommunications et les finances publiques, devraient soutenir la croissance prévue à près de 5 % en 2025, selon les estimations de la BCEAO.

Pour le gouvernement, la clé reste la confiance : relancer les investissements, restaurer la sécurité et rassurer les partenaires techniques et financiers.


En clair, le budget 2025 du Burkina Faso ressemble à une marche sur un fil tendu entre deux abîmes : la guerre et le développement. Un pari risqué, mais assumé — celui d’un pays qui refuse la résignation et qui croit encore à la reconstruction par la volonté collective.

La Rédaction

Accueil
Recherche
Top
Découvrir
Drag