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Burkina Faso : SONABHY mise 7 milliards FCFA pour relancer l’usine textile des forces armées.

Le gouvernement burkinabè renforce sa politique d’industrialisation et de souveraineté économique. Lors du Conseil des ministres du 16 octobre 2025, il a été décidé que la Société nationale burkinabè d’hydrocarbures (SONABHY) prenne une participation de 7 milliards FCFA dans TEXFORCES-BF, la société d’économie mixte chargée de construire et d’exploiter une usine textile dédiée aux forces armées et de sécurité.
Une décision qui illustre la volonté de l’État d’accélérer la relance industrielle et de valoriser le coton local dans un contexte économique contraint.


Un investissement stratégique pour l’autonomie textile

L’annonce n’est pas anodine. TEXFORCES-BF, lancée en avril 2024 à Logofoursso (Bobo-Dioulasso), représente un projet phare du plan industriel du Burkina Faso. D’un coût estimé à 15 milliards FCFA, le complexe industriel a vocation à produire sur place les uniformes et équipements textiles des forces de défense et de sécurité, jusque-là importés à grands frais.

La participation de la SONABHY – traditionnellement centrée sur le secteur énergétique – traduit une diversification assumée vers des investissements stratégiques. Selon le compte rendu du Conseil des ministres, les 7 milliards FCFA permettront de « combler le besoin en financement nécessaire à l’opérationnalisation de TEXFORCES-BF ».
Une bouffée d’oxygène bienvenue pour une entreprise encore en phase d’installation et dont les défis techniques et financiers demeurent considérables.


TEXFORCES-BF, symbole d’un modèle “État-producteur”

TEXFORCES-BF a été créée sous la forme d’une société d’économie mixte, réunissant plusieurs acteurs publics burkinabè autour d’un objectif commun : produire localement, pour les besoins du pays. Le complexe prévoit la confection annuelle de milliers de tenues, tout en intégrant à terme des processus de filature et de teinture du coton local.

Pour le gouvernement, cette initiative s’inscrit dans une logique de souveraineté économique : réduire les importations, créer de l’emploi local et développer une filière textile nationale intégrée.
L’appui de SONABHY, géant public disposant d’importantes capacités financières, permet d’asseoir le projet sur une base solide et de signaler l’engagement de l’État dans la reconstruction de son tissu industriel.


Des enjeux économiques et symboliques

Au-delà des chiffres, la prise de participation de SONABHY a une portée symbolique forte. Elle confirme la stratégie de mobilisation des entreprises publiques pour soutenir les priorités nationales.
Dans un pays confronté à des défis sécuritaires et budgétaires, ce partenariat démontre la volonté du gouvernement de faire de chaque entreprise publique un levier de développement transversal.

Cependant, les défis à venir ne manquent pas : viabilité industrielle, gestion efficace de la production, approvisionnement régulier en coton, et surtout la capacité à pérenniser un modèle économique encore fragile.


L’État burkinabè tisse peu à peu sa toile d’autonomie.
En injectant 7 milliards FCFA dans le textile militaire, SONABHY ne se contente pas de soutenir une usine : elle participe à la confection d’un symbole. Celui d’un Burkina qui veut habiller sa défense de sa propre économie.
Reste à transformer la promesse politique en un véritable tissu industriel durable.

La Rédaction

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