Burkina Faso : Plus de 300 milliards FCFA pour redonner vie aux barrages de Ouagadougou.

Le gouvernement burkinabè relance officiellement le projet de réhabilitation des barrages urbains n°1, 2 et 3 de Ouagadougou, longtemps laissés à l’abandon. Cette initiative est portée par l’Agence de l’Eau du Nakanbé (AEN), sous la tutelle du ministère de l’Environnement, de l’Eau et de l’Assainissement.
Des infrastructures hydrauliques dégradées
Construits en 1963, ces barrages avaient pour vocation d’assurer une partie de l’approvisionnement en eau potable de la capitale, avec une capacité cumulée de 14,96 millions de m³. Mais l’urbanisation incontrôlée, la pollution et l’exploitation illégale des abords ont causé :
- La prolifération de la jacinthe d’eau
- L’insalubrité chronique
- Une baisse de la qualité écologique des plans d’eau
Ces plans d’eau jouxtent pourtant la forêt classée de Bangr-Weoogo, un espace vert majeur pour la capitale.
Une nouvelle vision intégrée
Le 10 juillet 2025, à l’occasion d’un atelier stratégique, le ministre Roger Baro a déclaré :
« Il ne s’agit pas seulement d’un chantier hydraulique. C’est un poumon écologique qu’il faut valoriser. »
Le gouvernement ambitionne donc de :
- Curer et entretenir les bassins
- Rendre les barrages navigables
- Créer des infrastructures touristiques et sportives
- Construire des ponts et routes d’accès
Objectif : eau, écologie, économie
L’idée est de restaurer l’approvisionnement en eau (en particulier entre janvier et mai), tout en transformant les abords en zones d’activités économiques et touristiques. Ce projet s’aligne avec le programme national de refondation urbaine.
Un chantier à 300 milliards FCFA
Selon des études de 2007 actualisées, le coût global du projet est estimé à plus de 300 milliards FCFA, soit environ 534,6 millions USD.
Pour Boukaré Sabo, DG de l’AEN :
« C’est un projet structurant pour la transformation urbaine et environnementale de la capitale. »
Le projet mobilise divers acteurs : ministères techniques, collectivités territoriales, et services déconcentrés.
Une réussite conditionnée par la mobilisation
La mise en œuvre dépendra de :
- L’adhésion des riverains
- Une coordination interinstitutionnelle efficace
- La mobilisation de financements durables
Ce projet s’inscrit dans la stratégie de développement endogène du gouvernement de transition. Il vise à offrir une nouvelle image de Ouagadougou, mêlant écologie, services publics et attractivité économique.
La Rédaction