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Burkina Faso : L’orpaillage artisanal brille de mille feux avec plus de 20 tonnes d’or extraites au 1er semestre 2025.

Dans un contexte international marqué par une forte demande en or et des prix records atteignant près de 3 357 dollars l’once, le Burkina Faso s’affirme un peu plus comme un acteur incontournable de la production aurifère en Afrique de l’Ouest. Le pays a franchi un cap symbolique en collectant plus de 20 tonnes d’or au premier semestre 2025, issues exclusivement de l’orpaillage artisanal et des sites semi-mécanisés.

Ce chiffre impressionnant a été rendu public le 6 août 2025 par le ministre burkinabè de l’Énergie, des Mines et des Carrières, Yacouba Zabré Gouba, lors d’une séance d’évaluation de son contrat d’objectifs avec le Premier ministre Jean-Emmanuel Ouédraogo.

Les fruits des réformes minières

Cette performance ne tombe pas du ciel. Elle intervient un an après l’entrée en vigueur des réformes majeures du code minier et de la politique de contenu local, adoptées en juillet 2024. Ces réformes ont permis de signer de nouveaux avenants avec l’ensemble des sociétés minières présentes sur le territoire, facilitant une meilleure redistribution des retombées économiques au profit de l’État et des populations locales.

Le gouvernement burkinabè a ainsi voulu créer un cadre plus équitable et inclusif, favorisant la professionnalisation de l’orpaillage artisanal tout en améliorant la traçabilité de la production.

Comparaison sous-régionale : Le Burkina en tête

À titre de comparaison, la production artisanale et semi-mécanisée en 2024 s’élevait à 8,1 tonnes, soit 15,17 % de la production nationale d’or. C’est bien supérieur à la Côte d’Ivoire (1,2 % soit 730 kg), au Mali (10,34 %) ou encore au Ghana (35 %). En parallèle, la production industrielle burkinabè d’or atteignait 53,375 tonnes, consolidant la position du pays parmi les plus grands producteurs de la région.

Des recettes en forte hausse pour l’État

Grâce à cette dynamique, le secteur minier a rapporté à l’État burkinabè 548,2 milliards FCFA en 2024. Et ce n’est qu’un début. Si la tendance se maintient au second semestre, l’année 2025 pourrait être historique pour les recettes publiques issues de l’or.

La hausse des volumes produits, couplée à l’envolée du prix de l’once sur les marchés mondiaux, constitue un véritable levier pour les finances publiques, dans un pays confronté à des défis budgétaires et sécuritaires majeurs.

Une richesse à mieux encadrer

Mais ce succès pose aussi la question de la gouvernance du secteur artisanal. L’orpaillage reste marqué par des pratiques informelles, parfois illégales, et peu respectueuses de l’environnement ou des conditions de travail. La forte productivité de ces filières impose désormais une réflexion en profondeur sur leur régulation, leur fiscalité et leur contribution au développement local.

Le Burkina Faso a démontré qu’il est possible de transformer un secteur historiquement précaire en moteur économique, à condition d’y injecter de la volonté politique, de la transparence et un accompagnement structurant.


En extrayant plus de 20 tonnes d’or en seulement six mois, le Burkina Faso rappelle que l’or n’est pas seulement une ressource souterraine, mais aussi une opportunité de souveraineté économique. Encore faut-il que cette manne ne profite pas qu’à quelques-uns, mais irrigue durablement l’économie nationale. La richesse est là, reste à la transformer en développement équitable.

La Rédaction

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