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Burkina Faso : Le grand ménage dans le secteur minier.

Le gouvernement burkinabè a décidé de frapper fort. Plusieurs titres miniers ont été retirés à des sociétés épinglées dans des affaires de fraude, de non-respect des obligations légales et de blanchiment de capitaux. Cette mesure marque un tournant décisif dans la volonté de l’État d’assainir un secteur minier stratégique, mais souvent critiqué pour son manque de transparence.


Une décision qui s’inscrit dans un contexte de rigueur

C’est à la suite d’une série d’audits menés par le ministère de l’Énergie, des Mines et des Carrières que le gouvernement a pris cette décision radicale. Selon les informations rendues publiques après le Conseil des ministres du 10 octobre 2025, plusieurs sociétés ont vu leurs permis de recherche ou d’exploitation annulés pour non-conformité avec la législation minière en vigueur.

Le ministre des Mines, Yacouba Zabré Gouba, a insisté sur la nécessité de « restaurer la crédibilité du secteur » et de « garantir que les ressources minières profitent réellement à l’économie nationale ».


Des irrégularités financières et des soupçons de blanchiment

Les enquêtes ont mis en lumière des cas de dissimulation de production, de non-paiement de taxes, et même de mouvements financiers suspects vers des comptes offshore. Certains titres miniers étaient détenus par des entreprises associées à des entités sous investigation pour des pratiques de corruption et de blanchiment.

L’un des dossiers les plus sensibles concerne des sociétés locales ayant servi de relais à des capitaux étrangers opaques. Les autorités burkinabè collaborent désormais avec la CENTIF (Cellule nationale de traitement des informations financières) et le parquet économique pour approfondir ces investigations.


Vers une gouvernance plus stricte des ressources minières

Le gouvernement a annoncé que ces retraits de titres seront suivis d’un processus d’attribution plus transparent, fondé sur des critères de viabilité économique, de responsabilité sociale et de respect environnemental.
Une plateforme numérique de suivi des permis miniers est également en cours de déploiement pour éviter toute opacité.

Cette opération s’inscrit dans la politique de « bonne gouvernance et de souveraineté économique » prônée par les autorités de transition, qui entendent mieux maîtriser l’exploitation des richesses du sous-sol burkinabè.


Un message clair aux investisseurs

Pour Ouagadougou, le message est limpide : il n’est plus question de fermer les yeux sur les dérives. Le Burkina reste ouvert aux investisseurs, mais exige désormais plus de rigueur et de transparence.

En somme, le pays amorce une nouvelle ère minière, où la rentabilité ne pourra plus se faire au détriment de la légalité. Un signal fort qui pourrait, à terme, repositionner le Burkina comme un modèle régional de gouvernance minière.

La Rédaction

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