Burkina Faso : Le Fonds de soutien patriotique reconduit pour 2026, un levier devenu central pour l’effort de guerre.
Le gouvernement burkinabè a décidé de renouveler pour la quatrième fois le Fonds de soutien patriotique (FSP), un mécanisme de mobilisation des ressources internes dédié au financement de la lutte contre le terrorisme. Cette décision a été prise lors du Conseil des ministres du 17 décembre 2025 et formalise la poursuite de ce dispositif pour l’année 2026, à compter du 1er janvier prochain.
Instauré par décret le 23 janvier 2023 et reconduit successivement en 2024 et en 2025, le FSP est désormais considéré par les autorités comme un outil stratégique de financement endogène permettant de soutenir de manière régulière et prévisible les efforts de défense nationale et les opérations de reconquête du territoire.
Un mécanisme né de la crise sécuritaire
Depuis plusieurs années, le Burkina Faso fait face à une insécurité persistante liée à l’activisme de groupes armés djihadistes, particulièrement dans les zones rurales du nord et de l’est du pays. Face à l’intensification des besoins en ressources pour financer les opérations militaires et les Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP), l’État a choisi de mobiliser les ressources locales par un fonds spécialement dédié.
L’objectif affiché du FSP est de renforcer les capacités opérationnelles des forces engagées sur le terrain, d’équiper les soldats et les VDP, et d’assurer un financement stable et durable des activités liées à la sécurité nationale.
Une mobilisation qui a dépassé les attentes
Au fil de son application, le Fonds a accumulé des résultats importants. Au 30 septembre 2025, les contributions volontaires, retenues obligatoires et prélèvements ont permis de mobiliser plus de 142 milliards de francs CFA, ce qui reflète une dynamique en forte croissance des engagements citoyens et institutionnels envers ce mécanisme.
Plusieurs sources rapportent des contributions significatives de la part de la population, de groupes locaux comme les Koglweogo, ainsi que d’associations et d’acteurs économiques, témoignant de l’adhésion croissante de la société civile à la cause de la sécurité nationale.
Un renouvellement plébiscité par l’État
Le gouvernement justifie la reconduction du FSP par la nécessité de disposer d’un financement interne robuste, régulier et prévisible, capable de faire face à l’intensification des défis sécuritaires et de soutenir les efforts de l’armée et des Volontaires pour la Défense de la Patrie.
Cette décision s’inscrit dans la stratégie globale de reconquête territoriale et de restauration de l’intégrité du pays, qui place la mobilisation citoyenne et la participation financière collective au centre de ses approches.
Un outil devenu central malgré les controverses
Le Fonds a pris une place importante dans la gouvernance des questions sécuritaires. Il s’appuie sur des contributions volontaires, mais aussi sur des prélèvements obligatoires définis par des dispositions réglementaires. Son intégration dans le budget de l’État via des comptes d’affectation spéciale atteste de son rôle structurant dans l’effort public pour la sécurité, même si certains observateurs soulignent les défis de transparence et de gouvernance que pose la gestion de fonds d’une telle ampleur.
Regarder vers 2026 : pérennité ou transformation ?
Avec la reconduction du Fonds pour une nouvelle année, le gouvernement mise sur une mobilisation encore accrue des moyens internes pour soutenir l’effort national. L’enjeu est double : maintenir l’élan de collecte et optimiser l’utilisation des ressources pour des résultats tangibles dans la lutte contre l’insécurité.
Le FSP devient ainsi un baromètre de l’engagement patriotique, mais aussi un indicateur de la relation entre l’État, les forces de sécurité et les citoyens dans un contexte où les défis de sécurité continuent de peser sur la vie économique et sociale du Burkina Faso.
En fin de compte, la reconduction de ce fonds pour 2026 signale non seulement une continuité dans la réponse de l’État aux défis sécuritaires, mais aussi l’institutionnalisation progressive d’un mécanisme de financement participatif au cœur de la gouvernance nationale.
La Rédaction


