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BOA Bénin : Une progression modérée plutôt qu’un bond spectaculaire en 2025.

Alors que certains titres de marché évoquent une hausse à deux chiffres du bénéfice de Bank of Africa Bénin (BOA Bénin) au troisième trimestre 2025, les données financières disponibles racontent une histoire plus nuancée. Les publications officielles indiquent jusqu’ici une amélioration certes réelle, mais loin de l’emballement annoncé : à peine +0,75 % au premier semestre.

Une performance en progression… mais à petits pas

Selon les chiffres publiés par Financial Afrik, BOA Bénin a dégagé un résultat net de 11,01 milliards FCFA au 30 juin 2025, contre 10,93 milliards un an plus tôt. Une amélioration très légère, portée notamment par :

  • une hausse du produit net bancaire,
  • une marge nette d’intérêt plus solide,
  • des charges opérationnelles mieux contenues.

Ce qui montre que la banque parvient à renforcer ses revenus tout en maîtrisant ses coûts.

Le coût du risque, la vraie contrainte

Mais tout n’est pas rose dans la maison BOA. Le coût du risque a fortement augmenté au premier semestre, selon les mêmes sources. Une évolution qui a pesé sur le résultat avant impôts et révèle un environnement économique plus délicat, marqué par une pression sur la qualité du portefeuille de crédits.

Une année 2024 déjà compliquée

Pour comprendre la prudence du secteur, on peut revenir sur l’exercice précédent : BOA Bénin avait enregistré en 2024 un bénéfice annuel en baisse de 8,7 %, à 19,65 milliards FCFA. Une contraction expliquée par un contexte économique moins porteur, et par des provisions plus lourdes.

Alors, +13 % au troisième trimestre ? Aucune source publique ne le confirme

La mention d’une progression de 13 % au troisième trimestre circule dans certains commentaires de marché, mais elle n’est appuyée par aucun rapport publié, ni communiqué disponible, ni document validé par la BRVM. En clair : impossible de l’affirmer sans prendre un risque journalistique inutile.

À ce stade, les seules données contrôlables font état d’une amélioration lente et progressive, surtout visible au premier semestre.

Un secteur bancaire dynamique… mais sous pression

La situation de BOA Bénin illustre un mouvement plus large dans le paysage bancaire de l’UEMOA : une croissance portée par la demande de crédit et la bancarisation, mais modérée par :

  • la hausse du risque de défaut,
  • les tensions sur la liquidité,
  • un environnement macroéconomique incertain.

Bref, il y a de la dynamique, mais pas encore de magie.

Une question de transparence financière à suivre de près

Les résultats du troisième trimestre, lorsqu’ils seront officiellement publiés, permettront d’affiner l’analyse. Pour l’heure, les investisseurs comme les analystes devront se contenter de données partielles et prudentes. La transparence reste la meilleure amie des marchés – et la meilleure ennemie des exagérations.

Si BOA Bénin a réellement réalisé une envolée à deux chiffres, on attend les chiffres pour applaudir. En finance comme en aviation, on célèbre un décollage seulement quand l’appareil a quitté la piste… pas avant.

La Rédaction

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