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BCEAO : Vers un assouplissement prudent de la politique monétaire dans un contexte de reprise régionale.

Le 4 juin 2025, lors de sa réunion à Dakar, la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) a décidé d’abaisser son principal taux directeur de 3,50 % à 3,25 %. Une décision qui marque un tournant dans la politique monétaire de l’union, et qui intervient dans un contexte de croissance économique solide et de décrue de l’inflation.

Un environnement macroéconomique favorable
Plusieurs indicateurs justifient ce changement d’orientation :

  • La croissance dans l’UEMOA s’est établie à +7,1 % au premier trimestre 2025.
  • L’inflation est tombée à 0,6 % en mai, après avoir atteint 2,3 % au premier trimestre.
  • Le crédit bancaire a progressé de 5 % à fin mars, traduisant une reprise de la demande.
  • Les financements injectés par la BCEAO en mai ont atteint 8 109,3 milliards FCFA.

Pour Jean-Claude Kassi Brou, gouverneur de la BCEAO, “les conditions sont réunies pour soutenir la demande intérieure sans générer de tensions inflationnistes”.

Impacts différenciés selon les pays membres

  • Au Mali, où l’inflation est estimée à 1,5 %, cette mesure pourrait stimuler le crédit aux PME et relancer l’investissement privé. Toutefois, des banques fragiles risquent de ne pas bénéficier pleinement de cette détente, en raison de problèmes de liquidité.
  • En Côte d’Ivoire, moteur économique de l’Union, la baisse des taux devrait conforter une croissance déjà solide, soutenue par un secteur bancaire robuste.
  • Au Sénégal, le contexte de relance post-hydrocarbures est propice à une hausse des financements, en particulier dans les infrastructures et l’agro-industrie.
  • Au Burkina Faso et au Niger, l’impact reste limité à cause de l’insécurité, de la faible bancarisation et de l’importance de l’économie informelle.

Synthèse des tendances régionales
La BCEAO accompagne une dynamique de reprise solide : le taux directeur a été abaissé à 3,25 %, l’inflation régionale est descendue à 0,6 %, tandis que les crédits bancaires ont progressé de 5 % et que les financements injectés en mai ont atteint 8 109,3 milliards FCFA. Ces signaux montrent une volonté claire de soutenir la croissance sans compromettre la stabilité.

Des risques encore présents
La BCEAO demeure vigilante face à certains risques exogènes : montée des prix mondiaux de l’énergie et des céréales, instabilité au Sahel, et retournement de politiques monétaires aux États-Unis ou en Europe.

La décision de la BCEAO marque un signal fort en faveur d’un soutien accru à l’économie réelle. Mais son efficacité dépendra de la capacité des systèmes bancaires nationaux à relayer cette impulsion, et de la mise en œuvre de réformes internes renforçant l’accès au crédit et la confiance des investisseurs. Le Mali, comme d’autres pays de l’Union, est à un moment clé pour tirer pleinement parti de cet assouplissement.

La Rédaction

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