
Banques de l’UEMOA : Les géants qui façonnent la finance ouest-africaine.
Le paysage bancaire de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) ne cesse d’évoluer, porté par des acteurs régionaux solides et une concurrence accrue. Entre poids lourds internationaux et champions nationaux, le classement 2024 révèle une photographie précise des forces en présence et des tendances qui dessinent l’avenir du secteur.
Une concentration de puissance financière
Selon les derniers rapports publiés par la Commission bancaire de l’UEMOA, les 50 premières banques de la zone détiennent à elles seules plus de 28 795 milliards FCFA d’actifs, soit près de la moitié des ressources bancaires régionales. Cette concentration illustre la domination de quelques grands établissements, majoritairement installés en Côte d’Ivoire, au Sénégal et au Burkina Faso.
En tête de ce palmarès, Société Générale Côte d’Ivoire (SGCI) s’impose comme le véritable mastodonte du marché, avec 3 437,7 milliards FCFA d’actifs, représentant à elle seule près de 12 % du total régional. Elle est suivie par Coris Bank International (Burkina Faso) avec 2 340,7 milliards FCFA, puis Banque Atlantique CI (2 103,8 milliards), NSIA Banque CI (2 038,7 milliards) et Ecobank CI (1 949,1 milliards).
Les dépôts : un baromètre de confiance
Au-delà des actifs, la mobilisation des dépôts reste un indicateur clé de la confiance des clients. Ici encore, la SGCI domine le marché avec 2 715,3 milliards FCFA collectés en 2023. Coris Bank International et Ecobank CI se disputent la deuxième place avec, respectivement, 1 454,2 et 1 451,2 milliards FCFA. Ces chiffres confirment la capacité de ces établissements à fidéliser leur clientèle et à mobiliser l’épargne pour financer l’économie.
Le Mali : un exemple de résilience
Si la Côte d’Ivoire capte 33,7 % des actifs bancaires de la zone, d’autres pays affichent une performance remarquable. C’est le cas du Mali, qui, malgré un contexte économique et sécuritaire difficile, voit la Banque Malienne de Solidarité (BMS-SA) se hisser à la 8ᵉ place du classement global des 133 banques de l’UEMOA. Derrière elle, la Banque de Développement du Mali (BDM-SA) et la BNDA confirment la solidité du secteur bancaire malien.
La répartition régionale des actifs bancaires met en évidence la domination de la Côte d’Ivoire (33,7 %), suivie du Sénégal (19,5 %), du Burkina Faso (13,8 %), du Mali (11,5 %) et du Bénin (9,7 %).
Une dynamique porteuse pour l’économie régionale
L’essor et la solidité des banques de l’UEMOA ne sont pas qu’une affaire de chiffres : ils traduisent la confiance des investisseurs, la progression de l’inclusion financière et la capacité du secteur à financer des projets structurants. Les leaders du marché, en renforçant leurs bilans et en diversifiant leurs produits, contribuent directement au développement économique et à la stabilité financière de la sous-région.
Dans une zone où les défis économiques, politiques et climatiques se mêlent, la solidité des grandes banques de l’UEMOA agit comme un rempart contre l’instabilité. Et si la finance ouest-africaine a encore du chemin à parcourir, ses champions prouvent qu’elle peut aussi être un moteur de croissance durable.
La Rédaction