Skip links

Afrique : La BAD injecte 5,2 millions USD pour muscler les comptes publics.

Face aux défis de transparence et de bonne gouvernance que connaissent plusieurs pays africains, la Banque africaine de développement (BAD) passe à l’action : elle vient d’annoncer un financement de 5,2 millions de dollars pour soutenir le renforcement de la comptabilité publique à travers le continent. Une initiative qui pourrait à terme changer la donne pour les États, les citoyens et les partenaires internationaux.


Un projet continental pour professionnaliser la comptabilité publique

Lancée en novembre 2025, l’opération baptisée « Renforcement de la PAFA et résilience de la gestion des finances publiques en Afrique » est menée en partenariat avec la Pan African Federation of Accountants (PAFA). Objectif affiché : harmoniser les normes comptables, outiller les administrations publiques, et former des professionnels capables d’assurer une gestion transparente et rigoureuse des finances de l’État.

Concrètement, le projet vise à :

  • améliorer la qualité de l’information financière publique ;
  • pallier le manque de personnel qualifié dans de nombreux États africains ;
  • instaurer une comptabilité adaptée aux standards internationaux, pour plus de lisibilité pour les citoyens et les partenaires.

Un don de la BAD : symbole d’un nouveau pari sur la gouvernance

Ce financement de 5,2 millions USD est accordé sous forme de don via la « Facilité d’appui à la transition » du Groupe BAD, ce qui montre la volonté de l’institution de traiter le renforcement de la gestion publique comme un levier de résilience, au même titre que le développement des infrastructures ou l’appui sectoriel.

En associant finance, gouvernance et compétences professionnelles, la BAD mise sur un modèle durable. Parce que, après tout, un budget équilibré, des audits crédibles et une comptabilité rigoureuse valent parfois plus que des promesses de don ou des prêts.


Pourquoi le timing est crucial — défis & attentes sur le continent

Depuis plusieurs années, de nombreux pays africains sont confrontés à des problèmes de dette, de transparence des finances publiques, ou encore de mauvaise gestion des ressources : crise monétaire, baisse des recettes, remise en cause de la confiance des partenaires. Dans ce contexte, une comptabilité publique moderne, transparente et fiable n’est plus un luxe : c’est une urgence.

Avec ce projet, la BAD et la PAFA entendent construire un socle de confiance pour les citoyens, les investisseurs et les bailleurs internationaux. Une gestion responsable des deniers publics pourrait ouvrir la voie à des financements plus stables, plus accessibles, et susciter un regain de crédibilité pour les États africains.


Les obstacles à surmonter : compétences, volonté politique, application effective

Mais les bonnes intentions ne suffisent pas. Pour que le projet ait un impact réel, plusieurs défis devront être relevés :

  • trouver ou former des comptables, auditeurs, gestionnaires publics compétents dans des territoires souvent fragiles ;
  • instaurer des normes communes, acceptées par tous les États, ce qui suppose un effort de coordination important ;
  • garantir la transparence et la redevabilité, sans retomber dans des logiques d’opacité, de détournement ou de mauvaise gouvernance ;
  • assurer un suivi rigoureux, des audits indépendants, et des rapports publics réguliers bref, passer de la théorie à la pratique.

Tous ces éléments déterminent la réussite ou l’échec d’une réforme de gouvernance.


Remettre la comptabilité au centre de la souveraineté

Loin des grands chantiers d’infrastructures ou des prêts spectaculaires, cette initiative de 5,2 millions de dollars brille par sa sobriété mais aussi par sa lucidité. Elle reconnaît que, dans bien des pays africains, le véritable enjeu n’est pas seulement de construire des routes ou des ponts… mais de garantir que chaque franc dépensé soit tracé, compté, justifié.

Si la BAD parvient à professionnaliser la comptabilité publique, elle ne donnera pas seulement des chiffres : elle offrira aux États africains une assise durable pour leurs ambitions. Et pour leurs peuples, un début de retour à la confiance.

Parce qu’au bout du compte, un bon rapport d’audit vaut souvent mieux qu’un mégaprojet mal budgété.

La Rédaction

Accueil
Recherche
Top
Découvrir
Drag