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Afrique : 75 millions USD pour électriser la mobilité, le FEDA mise gros sur Spiro.

Le vent du changement souffle sur les routes africaines. Le Fonds pour le Développement des Exportations en Afrique (FEDA), filiale d’investissement d’impact de l’Afreximbank, vient d’annoncer un investissement de 75 millions de dollars américains dans Spiro, le leader continental de la mobilité électrique à deux roues.
Cette injection de capital, officialisée le 10 novembre 2025 à Kigali, marque une nouvelle étape dans la stratégie du FEDA pour favoriser l’industrialisation verte et soutenir des entreprises africaines capables d’allier croissance économique et transition énergétique.


Spiro, le pari de la mobilité propre à l’africaine

Fondée en 2022, Spiro s’est rapidement imposé comme le pionnier de la moto électrique sur le continent. En à peine trois ans, la start-up a déployé plus de 60 000 motos électriques et 1 200 stations d’échange de batteries à travers plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest et de l’Est, dont le Bénin, le Rwanda, le Togo, le Kenya et le Ghana.

Son modèle repose sur un concept simple mais ingénieux : plutôt que d’attendre la recharge, les conducteurs échangent leur batterie vide contre une batterie pleine dans l’une des stations du réseau Spiro.
Résultat : plus d’autonomie, moins de pollution, et surtout un service adapté à la réalité africaine, où l’accès constant à l’électricité reste encore un défi.


Pourquoi le FEDA mise sur Spiro ?

En investissant 75 millions USD dans Spiro, le FEDA ne cherche pas seulement à soutenir une start-up prometteuse, mais à accélérer un changement structurel : celui de la mobilité décarbonée et industrialisée en Afrique.

L’objectif affiché est triple :

  1. Favoriser la production locale des véhicules électriques et des batteries, afin de réduire la dépendance aux importations.
  2. Créer des emplois qualifiés dans les secteurs techniques, logistiques et industriels.
  3. Réduire les émissions de CO₂ dans des métropoles africaines saturées par le trafic urbain et les véhicules thermiques vieillissants.

« Cet investissement symbolise la confiance du FEDA dans le potentiel industriel africain. L’Afrique n’est pas condamnée à importer l’innovation, elle peut la produire », a déclaré un représentant du Fonds, cité par African Business Journal.


La mobilité électrique, un levier économique et environnemental

La montée en puissance de Spiro s’inscrit dans une dynamique plus large : celle d’une Afrique qui veut maîtriser son avenir énergétique.
Plusieurs gouvernements, dont ceux du Kenya, du Nigeria et du Ghana, encouragent déjà la transition vers des véhicules électriques à deux ou trois roues, souvent utilisés pour le transport urbain et les livraisons.

Le passage à l’électrique permet non seulement de réduire la facture pétrolière, mais aussi de créer une chaîne de valeur locale : de l’assemblage des véhicules à la maintenance, en passant par la gestion des batteries.
Selon des estimations du FEDA, la croissance du marché de la mobilité électrique pourrait générer plus de 200 000 emplois directs et indirects d’ici 2030.


Des défis à surmonter, mais une dynamique enclenchée

Tout n’est pas encore gagné. Le coût d’acquisition d’un véhicule électrique reste plus élevé que celui d’une moto thermique classique. De plus, le développement des stations d’échange et l’accès à une électricité stable et propre représente des défis majeurs, notamment dans les zones rurales.

Mais Spiro mise sur un modèle de financement accessible, avec des paiements échelonnés, des partenariats publics-privés et un réseau de recharge alimenté progressivement par l’énergie solaire.
Ce pari ambitieux pourrait, à terme, révolutionner le transport urbain africain et servir de modèle exportable.


Une Afrique qui prend le volant de sa propre révolution

Au-delà de la technologie, c’est tout un symbole : l’Afrique ne veut plus être spectatrice de la transition énergétique mondiale, elle veut en être actrice.
En soutenant Spiro, le FEDA montre que la mobilité électrique n’est plus un luxe réservé aux pays développés, mais un levier de développement concret pour les économies africaines.


Autrefois dépendante du pétrole des autres, l’Afrique branche désormais son avenir sur ses propres routes. Avec Spiro et le FEDA, elle ne se contente plus de rêver de mobilité verte, elle la construit, vit et conduit. Et cette fois, la route semble bien tracée.

La Rédaction

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