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Afreximbank et l’AAAM scellent à nouveau leur alliance pour propulser l’industrie automobile africaine.

À Alger, en marge de la Foire commerciale intra-africaine (IATF 2025), la Banque africaine d’import-export (Afreximbank) et l’Association africaine des constructeurs automobiles (AAAM) ont renouvelé leur protocole d’accord. Objectif : accélérer l’intégration industrielle et transformer l’Afrique de simple marché de consommation en véritable hub de production automobile.


Une vision partagée pour l’automobile africaine

Le protocole, signé par le Dr Gainmore Zanamwe (Afreximbank) et Martina Biene (AAAM), repose sur trois piliers stratégiques :

  • Développer les chaînes de valeur régionales, afin de mieux relier constructeurs, équipementiers et distributeurs africains ;
  • Mettre en place des financements adaptés pour soutenir les investissements dans les usines et infrastructures ;
  • Renforcer les capacités et les politiques publiques, en formant décideurs et ingénieurs aux enjeux d’une industrie compétitive.

« En alignant innovation financière, soutien aux politiques et développement de la chaîne de valeur, nous promouvons une nouvelle ère de commerce et de fabrication intra-africains », a déclaré le Dr Zanamwe.


Un continent encore dominé par les véhicules d’occasion

Aujourd’hui, l’Afrique importe massivement des véhicules de seconde main, qui représentent la majorité du parc roulant. Cette dépendance pèse sur la sécurité routière, les normes environnementales et la compétitivité industrielle.
Pour l’AAAM, l’enjeu est clair : réduire progressivement cette dépendance et favoriser la production locale de véhicules neufs adaptés aux besoins africains.


Un potentiel de croissance considérable

Selon Martina Biene, l’Afrique produit environ 1,1 million de véhicules par an, mais pourrait atteindre 3,5 à 5 millions d’ici 2035 grâce à une action coordonnée.
Une telle montée en puissance permettrait de :

  • créer des centaines de milliers d’emplois qualifiés,
  • dynamiser les chaînes d’approvisionnement locales (acier, plastiques, électronique),
  • renforcer la compétitivité du continent face aux géants asiatiques et européens.

Une stratégie alignée sur la ZLECAf

Ce partenariat ne se limite pas aux acteurs privés. Il s’inscrit dans une dynamique continentale, en lien avec :

  • l’Union africaine,
  • le Secrétariat de la ZLECAf,
  • l’Organisation africaine de normalisation (ARSO).

L’idée est de mettre en place des normes harmonisées et un environnement réglementaire qui facilite la production, la distribution et l’exportation des véhicules africains.


Une course contre la montre

Mais l’ambition ne sera pas sans obstacles. Les défis sont nombreux : infrastructures insuffisantes, coûts de l’énergie, dépendance aux intrants importés, concurrence asiatique, ou encore pouvoir d’achat limité des consommateurs africains.
« Le leadership d’Afreximbank est essentiel, mais l’engagement des gouvernements à investir dans les routes, l’électricité et la logistique l’est tout autant », a insisté Martina Biene.


La route vers 2035

Avec ce protocole, l’Afrique envoie un signal clair : elle ne veut plus être seulement un marché de consommation pour les voitures importées, mais un acteur de la production mondiale.
Reste à voir si cette ambition se traduira, dans les dix prochaines années, par des usines qui tournent à plein régime, des chaînes d’assemblage modernes et un marché continental structuré.
Une chose est sûre : la route sera longue, mais la direction est désormais tracée.

La Rédaction

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