La Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM), en collaboration avec l’Institut mondial pour la croissance verte (GGGI), a lancé ce 10 juillet 2025 à Abidjan un atelier de haut niveau dédié au renforcement des compétences sur les obligations vertes, sociales et durables (GSS). Cette initiative, qui s’inscrit dans la stratégie de transformation financière de l’UEMOA, vise à accélérer la structuration d’un marché régional de la finance durable.

Un partenariat pour renforcer les capacités techniques

L’objectif de cet atelier est clair : doter l’Afrique de l’Ouest francophone d’un marché efficient d’obligations durables. Les participants – régulateurs, institutions financières, investisseurs, émetteurs – bénéficient d’un contenu opérationnel couvrant toutes les étapes du cycle de vie des GSS : de l’émission à la structuration, en passant par le placement et le reporting post-émission.

Ce programme est soutenu par le gouvernement du Grand-Duché de Luxembourg et la Bourse du Luxembourg, via le Fonds fiduciaire mondial pour les instruments financiers durables (GTF). Il s’agit de bâtir une chaîne de valeur robuste pour le financement de projets à impact environnemental et social, dans un contexte où les besoins de financement climatique de l’Afrique sont estimés à plus de 1 300 milliards USD par an d’ici 2030.

Des signaux positifs dans une dynamique encore naissante

Le marché des GSS dans l’espace UEMOA reste à ses débuts. Toutefois, des initiatives pionnières témoignent de l’évolution des mentalités. En septembre 2024, la fintech Baobab a marqué un tournant en levant 20 milliards FCFA à travers la première émission régionale d’une obligation verte, sociale et durable. Cette opération a démontré une réelle appétence des investisseurs pour ce type de produits financiers.

Vers une finance verte alignée sur les standards mondiaux

Maxime Dessou, représentant du Directeur général de la BRVM, Dr Edoh Kossi Amenounvé, a souligné que cet atelier technique marque une nouvelle étape dans le partenariat avec le GGGI, visant à passer de la vision à l’action. L’enjeu est d’aligner les marchés ouest-africains sur les standards internationaux tout en tenant compte des spécificités locales.

Le GGGI, pour sa part, rappelle que les obligations GSS constituent un levier stratégique dans la construction d’économies résilientes face aux chocs climatiques.

Un engagement politique et institutionnel fort

L’atelier bénéficie du soutien des ministères ivoiriens en charge des Finances, du Budget et de l’Environnement, représentés par leurs conseillers techniques. Cette mobilisation des acteurs publics renforce la légitimité du projet et ouvre la voie à une stratégie régionale structurée en faveur de la finance durable.

En outillant ses institutions et ses acteurs économiques, l’UEMOA fait un pas décisif vers l’édification d’un marché de capitaux plus vert, plus responsable et mieux intégré. Si cette dynamique est poursuivie et soutenue, elle pourrait permettre à la région de capter une part croissante de la finance climatique mondiale tout en renforçant sa résilience.

La Rédaction