UEMOA : Les réserves de change approchent les 30 milliards USD à fin mai 2025.

À la fin mai 2025, les réserves de change de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), logées à la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), ont atteint un niveau record proche de 30 milliards de dollars américains. Ce chiffre marque une progression impressionnante par rapport à octobre 2024, où ces réserves s’élevaient à environ 16 milliards USD.
Cette hausse significative traduit une amélioration substantielle des actifs extérieurs nets de la Banque centrale, renforçant ainsi la crédibilité monétaire et la stabilité macroéconomique de l’union.
Des facteurs conjoncturels favorables
Plusieurs facteurs expliquent cette progression spectaculaire :
- Ventes record de cacao : L’année 2024 a été exceptionnelle pour les exportations de cacao, accompagnées de prix élevés sur les marchés mondiaux.
- Cours haussiers des matières premières : L’or, le café et les huiles végétales ont connu une forte demande, générant des rentrées massives de devises.
- Hydrocarbures et diversification énergétique : L’exploitation de nouveaux gisements pétroliers au Niger et au Sénégal a contribué à augmenter les recettes d’exportation régionales.
- Décaissements multilatéraux : Le FMI a soutenu les États membres via ses programmes dans le cadre des consultations régionales annuelles.
Consolidation des indicateurs de liquidité externe
Les données de 2024 montrent une progression robuste des réserves :
- Hausse de 42 % sur l’année, atteignant 13 514 milliards XOF (≈ 23,4 milliards USD).
- Fin mars 2025, les réserves couvraient 3,5 mois d’importations, seuil considéré comme confortable par les standards internationaux.
- Les avoirs en or de la BCEAO ont également progressé de 38 %, représentant plus de 2 531 milliards XOF, majoritairement déposés auprès de la Banque de France.
Conséquences macroéconomiques et ajustements de politique
Cette amélioration a permis plusieurs ajustements importants :
- Stabilité du franc CFA : Le niveau élevé des réserves renforce la parité fixe avec l’euro, rassurant ainsi les marchés financiers.
- Politique monétaire plus prudente : La BCEAO a maintenu une orientation resserrée de sa politique monétaire, limitant l’injection de liquidités pour contenir les tensions inflationnistes.
- Réduction du déficit du compte courant : Les excédents commerciaux ont permis une amélioration notable des comptes extérieurs, soulageant la balance des paiements de l’union.
Des défis à surveiller malgré la performance
Malgré ces indicateurs positifs, certains risques demeurent :
- Endettement public élevé : Dans plusieurs pays, notamment au Sénégal, la dynamique de la dette reste préoccupante et pourrait peser sur les réserves si elle n’est pas maîtrisée.
- Tensions de liquidité bancaire : Le secteur bancaire continue de faire face à des coûts élevés de refinancement, malgré l’amélioration des réserves de change.
Conclusion
Avec près de 30 milliards USD de réserves à fin mai 2025, l’UEMOA affiche une résilience externe remarquable. Ce renforcement repose sur des exportations dynamiques, une discipline monétaire renforcée et le soutien d’institutions comme le FMI. Néanmoins, pour que cette dynamique soit durable, il faudra contenir l’endettement public et assurer une meilleure circulation de la liquidité dans l’économie réelle.
La rédaction